Constraints and potentialities of agriculture in the Maghreb region. The physical and human environment

L'agriculture maghrébine est encore largement méditerranéenne grâce à la configuration combinée des littoraux et de la montagne. La montagne est elle-même pourvue d'un riche étagement bioclimatique dont les principaux contingents sont le fait du chêne vert, des genévriers et des pins, tandis que le cèdre, les chênes à feuilles caduques et accessoirement le sapin en fournissent les fleurons. Sa vocation principale est de dispenser pour le bas pays l'essentiel de ses ressources hydriques, des sédiments et des sols alluviaux, ainsi qu'une extraordinaire sécurité bioclimatique de position. Les bas pays sont de deux sortes. Les plaines et plateaux méditerranéens constituent l'essentiel du capital foncier fertile. Selon l'humidité du milieu, on y trouve le chêne-liège, le thuya ou l'arganier. Les évolutions quaternaires y ont confectionné de vastes terroirs, légué des sols utiles et rechargé les nappes. Le respect des disponibilités naturelles qui en ont découlé, ainsi que la prise en compte des périmètres irrigués traditionnels, en auraient permis un usage plus équilibré lors des projets modernes de mise en valeur. Le bas pays aride et saharien contient la bande présaharienne du piémont méridional des Atlas. En grande partie relictuelle, depuis le dernier pluvial quaternaire, la ceinture biotique du Présahara garantit le Maghreb méditerranéen, montagne comprise, contre la désertification rampante. Globalement, l'essentiel des aménagements et des soins apportés par les hommes a profité préférentiellement aux régions proprement agricoles, au nord des Atlas. Cependant, la santé naturelle du Maghreb, dont dépend toute l'économie agricole notamment, est subordonnée à l'aménagement fonctionnel des deux régions vitales: la montagne nourricière, bioclimatiquement équilibrée, et le Présahara oasien, en harmonie avec une véritable civilisation de l'aride