Littérature, éthique, droit : des liaisons dangereuses
Peut-on assigner une fonction éthique à la littérature sans pour autant la dénaturer, la finaliser, la réduire à l’instrumental ? On sait depuis les travaux de Ricoeur que la fiction littéraire peut être considérée comme un « laboratoire du jugement moral » et qu’il existe des liens entre le narrati...
Gespeichert in:
Veröffentlicht in: | M@gm@ 2020-09, Vol.18 (2) |
---|---|
1. Verfasser: | |
Format: | Artikel |
Sprache: | spa |
Schlagworte: | |
Online-Zugang: | Volltext |
Tags: |
Tag hinzufügen
Keine Tags, Fügen Sie den ersten Tag hinzu!
|
Zusammenfassung: | Peut-on assigner une fonction éthique à la littérature sans pour autant la dénaturer, la finaliser, la réduire à l’instrumental ? On sait depuis les travaux de Ricoeur que la fiction littéraire peut être considérée comme un « laboratoire du jugement moral » et qu’il existe des liens entre le narratif et le prescriptif. Non seulement le prescriptif est nécessairement formulé sur le mode du narratif, mais le narratif est en tant que tel porteur d’exigences éthiques. Cette approche de la littérature, impliquant le lecteur dans des conflits de valeurs et de normes et lui offrant un enseignement par expérience imaginative, est défendue par certains philosophes comme Martha Nussbaum, dont les travaux trouvent actuellement un écho important dans les études juridiques. Cela étant, peut-on considérer la littérature en elle-même comme une entreprise fondamentalement éthique ? La question doit demeurer ouverte si l’on veut éviter de faire de la littérature un catalogue de prescriptions. Son rôle n’est pas de prescrire une certaine morale. Car elle est justement un moyen pour exprimer la complexité qui caractérise la vie éthique. |
---|---|
ISSN: | 1721-9809 |