Une inquiétante fracture discursive
On voit se développer des phénomènes qu’on désigne diversement : « montée du populisme », « mouvements antisystèmes », etc. Ce n’est pas seulement une fracture sociale, mais aussi une fracture « discursive ». Les « populistes » pensent qu’on leur refuse l’accès aux lieux où s’énoncent les paroles qu...
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Veröffentlicht in: | Cadernos de Campo (Araraquara) 2020-08 (28), p.29-45 |
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1. Verfasser: | |
Format: | Artikel |
Sprache: | eng ; por |
Schlagworte: | |
Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | On voit se développer des phénomènes qu’on désigne diversement : « montée du populisme », « mouvements antisystèmes », etc. Ce n’est pas seulement une fracture sociale, mais aussi une fracture « discursive ». Les « populistes » pensent qu’on leur refuse l’accès aux lieux où s’énoncent les paroles qui ont le plus de poids en termes d’audience et d’autorité morale, qu’une élite de privilégiés et/ou de minorités coupée de la société « réelle » a le monopole de la parole légitime. Cette fracture discursive est rendue possible par les réseaux sociaux, où ceux qui se pensent exclus s’expriment abondamment. Mais il existe une asymétrie fondamentale entre leurs énoncés et ceux des « élites », qui justifient leur statut en respectant un certain nombre de normes cognitives et linguistiques. C’est une dangereuse situation d’« interincompréhension » où chacun des deux adversaires se légitime par l’autre. L’analyste du discours ne peut pas se contenter de montrer les déficiences des énoncés « populistes » ; il doit réfléchir sur la fracture discursive elle-même. Mais traiter le discours des élites comme du discours ne doit pas signifier valider le point de vue « populiste ». |
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ISSN: | 2359-2419 1415-0689 2359-2419 |
DOI: | 10.47284/2359-2419.2020.28.2945 |