Régicide sur scène et logique sacrificielle : de la fortune des tragédies mythologiques à sujet tyrannicide après l’attentat de Damiens (1757)

Dans un climat d’intenses luttes politiques entre clergé et Parlement, le 5 janvier 1757 Damiens tente de frapper à mort Louis XV. L’événement est d’une importance symbolique sans précédent, et malgré les tentatives du roi d’imposer le silence sur l’attentat, la scène tragique de la Comédie-Français...

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Veröffentlicht in:Revue italienne d'études françaises 2024-11, Vol.14
1. Verfasser: Nicolosi, Dario Maria
Format: Artikel
Sprache:eng ; fre
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Zusammenfassung:Dans un climat d’intenses luttes politiques entre clergé et Parlement, le 5 janvier 1757 Damiens tente de frapper à mort Louis XV. L’événement est d’une importance symbolique sans précédent, et malgré les tentatives du roi d’imposer le silence sur l’attentat, la scène tragique de la Comédie-Française revient incessamment sur le sujet : les nouveautés tragiques de la période thématisent le régicide, sous couvert d’Antiquité mythologique et en dépit des règles poétiques classiques, qui interdisent les meurtres sur scène et toute attaque contre les figures royales au théâtre. À travers l’analyse de l’Iphigénie en Tauride de La Touche, de l’Astarbé de Colardeau et de l’Hercule de Renout, et grâce à la comparaison de leur fortune scénique respective, nous tentons d’expliquer les raisons de cet engouement contradictoire pour le thème, en nous appuyant sur la théorie du sacrifice de René Girard qui éclaire les potentialités cachées derrière l’exploitation des sujets antiques et mythologiques en tragédie. In a climate of intense political struggles between the clergy and the Parliament, on January 5, 1757, Damiens attempted to fatally strike Louis XV. The event holds an unprecedented symbolic importance, and despite the king’s attempts to silence the assassination, the new tragedies played at the Comédie-Française during this period incessantly revisit the subject. Despite the classical poetic rules that prohibit murders on stage and any attack on royal characters, they focus on regicide under the guise of mythological antiquity. Through the analysis of La Touche’s Iphigénie en Tauride, Colardeau’s Astarbé and Renout’s Hercule, and by comparing their differing fortunes, we attempt to explain the reasons for this contradictory enthusiasm for the theme, drawing on René Girard’s theory of sacrifice and shedding light on the hidden potentialities behind the exploitation of ancient and mythological subjects in tragedy.
ISSN:2240-7456
2240-7456
DOI:10.4000/12oz5