L’espace de la représentation (politique) et l’espace de la participation

Pour juger pleinement de la participation, il faut la replacer dans les débats d’ensemble portant sur la démocratie. Et tenir compte en particulier de la confrontation entre partisans et critiques de la démocratie parlementaire, confrontation qui est presque toujours sous-jacente aux débats actuels sur la participation. Est-ce que la démocratie parlementaire ne reproduit pas en définitive les défauts des régimes politiques les plus élitistes ? Dès lors que la déception politique devient grande, beaucoup de citoyens rêvent de prendre directement la parole, de faire entendre leurs choix sans passer par des représentants élus. Les parlements et les assemblées seraient-ils donc devenus inutiles ? Sans doute, les deux formes de l’expression politique, la représentative et la participative, ne s’excluent pas par principe. Certains penseurs politiques considèrent même qu’elles se complètent et s’enrichissent mutuellement, dans un mouvement d’approfondissement de la démocratie globale. Mais est-ce à dire qu’elles peuvent simplement s’additionner ? Et qu’elles ne se concurrencent jamais, même lorsque leurs légitimités restent différentes ? Si les agencements concrets des démarches de participation nous apportent certaines garanties de bonne fin, ils ne sauraient faire oublier ni les débats d’idées concernant la représentation politique ni la force de nos imaginaires démocratiques. A thorough assessment of participation requires that it be recast within the larger debates on democracy. Most notably, it must take into account the disagreement between advocates and critics of parliamentary democracy, a divide almost always underlying current debates on participation. Ultimately, doesn’t parliamentary democracy reproduce the flaws of the most elitist political regimes? As political disillusion gains ground, an increasing number of citizens dream of having their voices heard and choices made clear without the intermediary action of elected representatives. Have parliaments and assemblies thus become useless? With no doubt, the two forms of political expression, representation and participation, do not exclude each other on principle. Some political theorists even think that they complement and enrich each other, thus effecting a movement towards a more thorough global democracy. It remains unclear though whether such possible complementarity means that representation and participation can simply be added and that they never compete with each other, even when underpinned