L’idéalité musicale du roman : dissolution ou renaissance ?

L’idée d’une tension des formes romanesques vers les structures musicales, étroitement dépendante du projet romantique de « poésie universelle progressive », s’impose progressivement, accompagnant le mouvement d’absolutisation de la musique instrumentale, à partir de la toute fin du xviiie siècle. C...

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Veröffentlicht in:Tangence (Rimouski) 2021 (125-126), p.215-230
1. Verfasser: Sounac, Frédéric
Format: Artikel
Sprache:fre
Online-Zugang:Volltext
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Beschreibung
Zusammenfassung:L’idée d’une tension des formes romanesques vers les structures musicales, étroitement dépendante du projet romantique de « poésie universelle progressive », s’impose progressivement, accompagnant le mouvement d’absolutisation de la musique instrumentale, à partir de la toute fin du xviiie siècle. Cet article se consacre dans un premier temps au rappel des principaux attributs de ce dispositif utopique, appelé méloforme, pour observer ensuite ce que l’on peut appeler sa sécularisation : coupé de la foi romantique en la suprématie de l’art et privé de ses racines ontologiques, le roman « musical » a tendance, après la Seconde Guerre mondiale, à adopter une attitude plus pragmatique, s’incarnant notamment en des récits moins totalisants, souvent isomorphiques d’opus musicaux singuliers. Dans la période récente, avec des romans tels que Le temps où nous chantions de Richard Powers, Apologie de la fuite de Léonid Guirchovitch, Confiteor de Jaume Cabré ou encore Central Europe de William T. Vollmann, il semble que l’on assiste à une « renaissance » de fictions complexes et ambitieuses, polyphoniques et réflexives, renouant, sans pour autant revenir à l’ensemble de la doctrine romantique, avec l’idée d’une idéalité musicale du texte littéraire.
ISSN:1189-4563
1710-0305
DOI:10.7202/1083873ar