L’antagonisme de l’exploitation collective postsocialiste1
Bien qu’en Russie l’agriculture ait été privatisée il y a plus de dix ans, elle reste à implanter sur le plan individuel. Les obstacles économiques que doivent affronter les agriculteurs laissés pour compte sont, dans la plupart des cas, presque insurmontables. De plus, ceux qui tentent l’expérience...
Gespeichert in:
Veröffentlicht in: | Anthropologie et sociétés 2008, Vol.32 (1-2), p.23-42 |
---|---|
1. Verfasser: | |
Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
Online-Zugang: | Volltext |
Tags: |
Tag hinzufügen
Keine Tags, Fügen Sie den ersten Tag hinzu!
|
Zusammenfassung: | Bien qu’en Russie l’agriculture ait été privatisée il y a plus de dix ans, elle reste à implanter sur le plan individuel. Les obstacles économiques que doivent affronter les agriculteurs laissés pour compte sont, dans la plupart des cas, presque insurmontables. De plus, ceux qui tentent l’expérience de l’agriculture en entreprise privée et qui quittent l’exploitation collective doivent également être prêts à quitter symboliquement la communauté. En effet, bien que pour certains l’entreprise privée soit tentante et les perspectives du marché alléchantes, pour d’autres la discutable valeur morale de l’économie capitaliste ne s’est pas avérée suffisamment satisfaisante pour les inciter à abandonner l’exploitation collective telle qu’elle est maintenant réorganisée. Une économie dite émotionnelle, qui, avec les contraintes matérielles, guide les choix individuels dans les pratiques de subsistance, peut être élaborée comme une autre voie que les approches néoclassiques de la propriété privée. De nombreux habitants des zones rurales continuent à maintenir l’identité collective de leur travail agricole du fait qu’elle est étroitement liée avec les concepts socio-affectifs historiques de « travail », « vie » et « culture ». Fondé sur plus d’une année de recherches de terrain sur des fermes auparavant collectives, cet article étudie les conséquences complexes de la privatisation dans un village russe sur les plans émotionnel, économique et social.
While the privatization of agriculture took place over a decade ago in Russia, individual farming has yet to take hold. The economic barriers for the lone farmer are almost insurmountable in most cases. In addition, those who attempt entrepreneurial farming and leave the collective must also be willing to symbolically leave the community. While entrepreneurial endeavors might be appealing to some, and the prospect of the market enticing, for others the questionable moral worth of the capitalist economy has yet to prove compelling enough to inspire abandoning the reorganized collective. The emotional economy, which along with material constraints navigates individuals’ choices in subsistence practices, is elaborated as an alternative to neoclassical approaches to private property. Many rural inhabitants continue to maintain the collective identity of their agricultural work because it is so tightly interwoven with historic socio-emotional concepts of « work », “life”, and « culture ». Based on over a year of fieldwork on a |
---|---|
ISSN: | 0702-8997 1703-7921 |
DOI: | 10.7202/018881ar |