Retour aux origines et aux années 1820 : de l’atelier de charronnage primitif anglais aux premiers dépôts organisés en France par Marc Seguin

Cet article interroge l’idée reçue d’un « commencement » du chemin de fer en France à partir de l’initiation de ce système technologique outre-Manche, au cours des premières décennies du XIXe siècle. En effet, son auteur entend montrer que cette époque prétendument fondatrice est en réalité héritièr...

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Veröffentlicht in:Revue d’histoire des chemins de fer 2012 (28-29), p.257-274
1. Verfasser: Lamming, Clive
Format: Artikel
Sprache:eng ; fre
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Zusammenfassung:Cet article interroge l’idée reçue d’un « commencement » du chemin de fer en France à partir de l’initiation de ce système technologique outre-Manche, au cours des premières décennies du XIXe siècle. En effet, son auteur entend montrer que cette époque prétendument fondatrice est en réalité héritière d’un long passé ferroviaire remontant en Grande-Bretagne au XVIe siècle. Il se saisit dans cette intention du cas de l’importation par Marc Seguin (1786-1875), dans les années 1820, des premières machines anglaises et d’un savoir ferroviaire non balbutiant mais déjà bien établi au sujet d’un moyen de transport industriel reconnu – vieux de plus de 150 ans – et faisant l’objet depuis plus de trente ans déjà d’essais en traction vapeur. S’appuyant sur un ensemble iconographique, l’auteur dresse d’abord un panorama ferroviaire de la Grande-Bretagne à l’époque de Marc Seguin, avant de détailler la démarche très informée de l’homme d’affaires français qui était imprégné des conceptions de l’époque : premiers ateliers-remises dédiés aux réparations d’urgence, exploitation individuelle par le mécanicien de chaque machine, modèle rectangulaire des dépôts britanniques qui fit ignorer à Seguin les rotondes à pont tournant (qui vont se multiplier en France) lorsqu’il mit en chantier la ligne de Lyon à Saint-Etienne. Tout aussi défiant vis-à-vis de la vapeur que des concentrations d’ouvriers mal contrôlées, Seguin établit des principes d’organisation de ses « ateliers-dépôts » inspirés de ses séjours outre-Manche où l’entretien n’était pas distingué de la construction et de l’amélioration des machines. En conclusion, l’article souligne que Marc Seguin fut un visionnaire dans le domaine du tracé des lignes, conçues bien avant l’heure selon des préceptes très modernes (longs rayons de courbure, faible déclivité), davantage que dans celui des dépôts et du matériel roulant, où il se cantonna à une posture peu ambitieuse (et peut-être réaliste) d’imitation ou d’importation du savoir-faire britannique.
ISSN:0996-9403
1775-4224
DOI:10.4000/rhcf.1774