Défrichage et enfrichement en haute vallée du Cañar (Sud andin de l’Équateur) : l’empreinte de l’émigration paysanne sur un paysage agraire ?

Au seuil du XXIe siècle, l’Équateur plongea dans la période économique la plus sombre de son histoire républicaine, à l’origine d’un vaste mouvement migratoire vers l’étranger. Dans la haute vallée andine du Cañar, la promptitude et l’ampleur de ce mouvement avait alors tout du signe avant-coureur d...

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Veröffentlicht in:Revue de géographie alpine 2019-04 (107-1)
Hauptverfasser: Vaillant, Michel, Oswald, Marc
Format: Artikel
Sprache:eng ; fre
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Beschreibung
Zusammenfassung:Au seuil du XXIe siècle, l’Équateur plongea dans la période économique la plus sombre de son histoire républicaine, à l’origine d’un vaste mouvement migratoire vers l’étranger. Dans la haute vallée andine du Cañar, la promptitude et l’ampleur de ce mouvement avait alors tout du signe avant-coureur de l’exode et du retour du milieu à la nature. Une décennie plus tard, le paysage agraire révèle un étrange paradoxe : certaines unités de paysage, apparemment abandonnées à la friche, suggèrent le déclin progressif de l’agriculture tandis que d’autres laissent entrevoir la progression en altitude d’un front fourrager. Que dire alors de ce paysage qui donne à voir un processus d’enfrichement dans certaines de ses sections et de défrichage dans d’autres ? Quel sens accorder au terme de friche quand la montagne renseigne des modes de mise en valeur agricole apparemment antagoniques ? Telles sont les questions que nous abordons dans le présent article, avec la friche comme fil d’Ariane. Une analyse du paysage, conjuguée au recours à l’histoire agraire de la région d’étude, permet d’éclairer les raisons du paradoxe observé et de donner sens aux rapports entre types de friche et dynamiques agraires, mobilités spatiales et processus de différenciation sociale. Principal résultat : loin de signifier l’abandon, la friche imprime dans le paysage le maintien d’une activité agricole par ceux qui ne sont pas en mesure d’émigrer ou de moderniser leur exploitation. Ce résultat invite à revisiter la notion de friche (d’un point de vue agro-économique), notamment dans la nécessité de saisir les enjeux et usages des divers écosystèmes étagés et de comprendre la fonction des différentes friches que leur assignent les catégories d’agriculteurs qui en tirent parti.
ISSN:0035-1121
1760-7426
DOI:10.4000/rga.5354