Traces de malemorts ou lieu de nostalgie ? Sanctification et/ou patrimonialisation d’un village noir détruit (Choco, Colombie)
En 2002, lors d’un violent affrontement entre la guérilla FARC et les paramilitaires, 170 habitants du village noir de Bellavista de la rivière Bojaya se réfugièrent à l’église. Ils y périrent, brûlés vifs sous l’impact d’une bombe qui laissa leur village en ruines. La politique de réparation de l’É...
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Veröffentlicht in: | Nuevo mundo, mundos nuevos mundos nuevos, 2017-02 |
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1. Verfasser: | |
Format: | Artikel |
Sprache: | eng ; fre |
Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | En 2002, lors d’un violent affrontement entre la guérilla FARC et les paramilitaires, 170 habitants du village noir de Bellavista de la rivière Bojaya se réfugièrent à l’église. Ils y périrent, brûlés vifs sous l’impact d’une bombe qui laissa leur village en ruines. La politique de réparation de l’État qui comprend le relogement des habitants dans un nouveau village érigé sur le terrain auparavant dévolu au cimetière est objet de perceptions fortement ambivalentes. Alors que nombre d’habitants demandent à l’archevêché que l’église en ruine abritant un « Christ mutilé » soit déclarée lieu de pèlerinage, d’autres souhaitent sa pérennisation en l’état comme lieu-récit de la malemort, et d’autres encore œuvrent pour la conservation des ruines du village en tant que lieu-souvenir d’une vie « sabrosa », considérée comme définitivement révolue. Ce cas éclaire une facette paradoxale des tentatives locales de patrimonialisation : celle de la violence subie, par la mobilisation du registre religieux et mémoriel, et par la polyphonie non conflictuelle des interprétations d’un même lieu. |
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ISSN: | 1626-0252 1626-0252 |
DOI: | 10.4000/nuevomundo.70150 |