La France et la neutralité finlandaise au temps de la guerre froide

Jusqu’alors peu étudiée par les historiens, la question de la perception de la neutralité finlandaise par la diplomatie française dans la seconde partie du XXe siècle s’inscrit dans un vaste mouvement historiographique visant à réévaluer la place des pays neutres dans les relations internationales a...

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Veröffentlicht in:Nordiques 2017, Vol.34, p.115-134
1. Verfasser: Badalassi, Nicolas
Format: Artikel
Sprache:eng
Online-Zugang:Volltext
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Beschreibung
Zusammenfassung:Jusqu’alors peu étudiée par les historiens, la question de la perception de la neutralité finlandaise par la diplomatie française dans la seconde partie du XXe siècle s’inscrit dans un vaste mouvement historiographique visant à réévaluer la place des pays neutres dans les relations internationales après 1945. Si la Finlande ne figure pas parmi les priorités de la politique étrangère de la France au cours de la guerre froide, l’opposition précoce de Paris à la logique bipolaire et son attachement aux principes de l’indépendance et du droit à la neutralité expliquent en grande partie ses manifestations de sympathie et de solidarité à l’égard d’une Finlande qui, dès 1948, tente de rester neutre pour satisfaire son voisin soviétique et éviter de tomber définitivement dans son escarcelle. La fragile position finlandaise provoque ainsi, du côté de la diplomatie française, débats et interrogations quant aux enjeux et à la viabilité de la neutralité dans l’Europe de la guerre froide. Plus encore, l’attention portée à la Finlande reflète systématiquement les préoccupations de la France en matière de sécurité et de coopération européenne. À cet égard, le désir d’indépendance de la France et celui de la Finlande de protéger sa neutralité se rejoignent au début de la décennie 1970 dans un combat commun contre l’interventionnisme soviétique et en faveur du libéralisme politique. En permettant un réel rapprochement entre les deux pays, la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe apparaît comme un tournant. The issue of the perception of the Finnish neutrality by French diplomacy in the second part of the twentieth century falls within a historiographic movement which aims to reassess the role of the neutral countries in international relations after 1945. Even though the French did not include Finland among the priorities of their foreign policy during the Cold War, Paris’ early opposition to bipolarity and its attachment to the principles of independence and right to be neutral mainly explain why it supported Finland which, as soon as 1948, tried to remain neutral to satisfy its Soviet neighbor. The precarious Finnish position thus triggered debates inside the French diplomacy about the stakes of neutrality in Cold War Europe. Moreover, the interest in the situation of Finland systematically reflected French concerns on European security and cooperation. In the early 1970s, the French desire of independence and the willingness of Finland to protect its n
ISSN:1761-7677
2777-8479
DOI:10.4000/nordiques.1789