Un cas exemplaire de prophylaxie de la délinquance juvénile : le traitement médico-pédagogique de l’enfant subnormal placé à l’École de préservation Théophile Roussel de Montesson

L’article a pour ambition de revenir sur les grands principes de fonctionnement de la maison de préservation de Montesson depuis sa refondation en 1902. Succédant à une colonie pénitentiaire agricole, la nouvelle maison de préservation-Théophile Roussel se présente comme une institution modèle mettant en œuvre un programme d’orthopédie mentale (hygiène stricte, programme ambitieux d’éducation professionnelle, sélection minutieuse des pensionnaires jugés en fonction de leurs caractères psychologiques comme étant les plus réformables) afin de prévenir les dangers de la criminalité juvénile. Désormais l’éducation correctionnelle est en partie absorbée dans le sillage de la médecine et des soins psychologiques. L’article présente le glissement de sens qui s’opère alors dans la réforme des mineurs de justice en privilégiant les références aux pratiques et discours médicaux de médecins tels que Thulié, Magnan, Legrain, et Boncour afin de bâtir un traitement médico-pédagogique des phénomènes générateurs de la délinquance des mineurs repérés dans le caractère subnormal d’enfants majoritairement placés par leurs familles.