Misère de position et pouvoir discrétionnaire dans les organismes communautaires en réduction des méfaits aux usages de drogues: Ethnographie d’un programme en déclin
À partir d’une enquête ethnographique, cet article analyse les dynamiques de définition de l’indiscipline de personnes usagères de drogues en tant que résultante des conditions sociales de la relation d’intervention. Pour cela, je m’appuie sur l’étude de cas d’un programme d’implication sociale en r...
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Veröffentlicht in: | Champ pénal 2023, Vol.29 |
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1. Verfasser: | |
Format: | Artikel |
Sprache: | eng |
Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | À partir d’une enquête ethnographique, cet article analyse les dynamiques de définition de l’indiscipline de personnes usagères de drogues en tant que résultante des conditions sociales de la relation d’intervention. Pour cela, je m’appuie sur l’étude de cas d’un programme d’implication sociale en réduction des méfaits aux usages de drogues. Suite à d’importantes pertes de financements, ce programme passa de central à l’organisme qui l’opérait à, selon les personnes le fréquentant alors,« une garderie » reposant sur un ensemble de règles et de sanctions. En mobilisant les notions de « pouvoir discrétionnaire » et de « bureaucrates de contact » (Lipsky, 2010), j’analyse la manière dont le déclassement symbolique et organisationnel du programme, ainsi que la misère de position du personnel intervenant, participent à produire les formes de l’indiscipline de leurs publics. Enfin, j’interroge les formes d’indisciplines des publics à travers les pratiques d’étiquetage, de tris, de délimitation de ce qu'est ou non un usager de drogues, et des bonnes manières de s'impliquer au sein du programme. Ici, la production des formes d’indiscipline des personnes usagères de drogues ne sont pas la conséquence d’une mauvaise volonté de professionnel·les, ni celle d’une représentation de leur rôle comme celui d’une autorité contrôlante. Mais plutôt, la dernière expression de leur pouvoir discrétionnaire, dans un objectif avant tout de contrôle de leur lieu et de leurs conditions de travail.
Based on an ethnographic survey, and mobilizing notions of the "discretionary power" of "contact bureaucrats" (Lipsky, 2010), this article analyzes the dynamics of defining the indiscipline of drug-using individuals as a result of the social conditions of the intervention relationship. To do so, we draw on the case study of a social involvement program in harm reduction for drug users which, after major losses of funding, went from being central to the organization that operated it to "a kingarden" based on a set of rules and sanctions. We then analyze how the symbolic and organizational downgrading of the program, as well as the "misery of position" of the staff involved, helped to produce the forms of indiscipline of their publics. Finally, we analyze the forms of this public indiscipline through the practices of labeling, sorting the public, delimiting what a drug user is or isn't, and the right ways to get involved in the program. Here, the production of forms of indiscipline by drug u |
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ISSN: | 1777-5272 1777-5272 |
DOI: | 10.4000/champpenal.14999 |