Retrancher les fêtes pour les nègres seulement ». La réduction des fêtes religieuses dans la Caraïbe française au xviiie siècle, une mise à l’écart des chrétiens non blancs
À partir des mesures portant suppression d’un grand nombre de jours de fêtes religieuses dès les premières décennies du xviiie siècle dans les colonies de la Caraïbe française, cette contribution s’intéresse à la façon dont le contexte esclavagiste reconfigure les pratiques de ces sociétés catholiqu...
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Veröffentlicht in: | Bulletin de l'Association des historiens modernistes des universités françaises 2024, Vol.44 |
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1. Verfasser: | |
Format: | Artikel |
Sprache: | eng |
Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | À partir des mesures portant suppression d’un grand nombre de jours de fêtes religieuses dès les premières décennies du xviiie siècle dans les colonies de la Caraïbe française, cette contribution s’intéresse à la façon dont le contexte esclavagiste reconfigure les pratiques de ces sociétés catholiques. Si ces suppressions touchent également la métropole, elles visent, dans les colonies, à consolider un système esclavagiste fragilisé par l’insertion des esclaves dans la communauté catholique. Cet article retrace la genèse de ces mesures et met en lumière la collaboration des autorités missionnaires et coloniales pour le maintien de l’ordre socio-racial. Réservée dans un premier temps aux chrétiens non blancs et sanctionnant un recul de l’intégration religieuse des esclaves, cette évolution participe du processus de racialisation de ces sociétés esclavagistes. Cette étude de cas offre dès lors un contrepoint à la thèse formulée par Frank Tannenbaum selon laquelle l’Église catholique aurait contribué à adoucir les conditions de vie des esclaves.
By studying the suppression of many religious holidays in the first decades of the 18th century in the French Caribbean, this article examines how the slave context reshaped the practices of these Catholic societies. While these suppressions also affected the metropole, they aimed in the colonies to consolidate a slave system weakened by the integration of the enslaved into the Catholic community. This article traces the genesis of these measures and highlights the collaboration of colonial and religious authorities towards maintaining the socio-racial order. Initially reserved for nonwhite Christians, these reforms weakened the slaves’ religious integration and contributed to the racialization of these slave societies. This case study offers thus a counterpoint to Tannenbaum’s thesis that the Catholic Church played a positive role in tempering the exploitation of the enslaved. |
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ISSN: | 0221-3486 3000-6597 |
DOI: | 10.4000/bahmuf.419 |