Autour du monument Leclerc à Douala: Activisme contestataire, « auto-incarcération » et velléités de patrimonialisation
La construction d’une barrière de protection autour d’une statue coloniale peut-elle participer à sa patrimonialisation ? Question centrale que se pose tout observateur averti au pied du monument dédié au Général Leclerc à Douala et « incarcéré » depuis 2015. Inauguré en 1949, et présenté comme le s...
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Veröffentlicht in: | Revue d'histoire culturelle 2024, Vol.9 |
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1. Verfasser: | |
Format: | Artikel |
Sprache: | eng |
Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | La construction d’une barrière de protection autour d’une statue coloniale peut-elle participer à sa patrimonialisation ? Question centrale que se pose tout observateur averti au pied du monument dédié au Général Leclerc à Douala et « incarcéré » depuis 2015. Inauguré en 1949, et présenté comme le symbole d’une collaboration réussie entre la France et ses colonies au moment de son édification, le monument va être aussitôt intégré dans l’histoire, la géographie et le paysage de la ville. Les tumultes et la violence qu’a traversés le pays peu avant et au lendemain des indépendances ne remirent pas en cause sa présence, alors même que dans de nombreux pays africains, les indépendances ont donné lieu au renversement tous azimuts des éléments commémoratifs hérités de la colonisation. C’est donc avec quelque surprise que l’on découvre un matin de 2001 les premières traces de contestation de la présence de cette statue dans l’espace public (graffitis, tentatives de déboulonnement). Symbole du rejet de la présence des traces coloniales (monuments, odonymie) dans l’espace public, elle est le théâtre ces dernières années des cérémonies de l’Armistice du 11 novembre 1918 et de la Victoire du 8 mai 1945 organisée par le Consulat général de France. En analysant les documents d’archives, les articles de presses et les enquêtes orales effectuées à Douala, il nous est possible de situer le contexte d’édification de la statue et les enjeux contemporains dont elle est porteuse.
Can the construction of a protective barrier around a colonial statue contribute to its heritage status ? A central question posed by any informed observer at the foot of the monument dedicated to General Leclerc in Douala and “caged” since 2015. Inaugurated in 1949, and presented as the symbol of successful collaboration between France and its colonies at the time of his edification, the monument will immediately integrate the history, geography and landscape of the city. The tumults and violence that the country went through shortly before and after independence did not call into question its presence, even if in many African countries, independence gave rise to the complete reversal of the commemorative elements inherited from the colonization. It was therefore with a certain surprise that in 2001 the first traces of protest surrounding the presence of this statue in public space (graffiti, attempts at demystification) were discovered. Symbol of the rejection of the presence of colonial traces (mo |
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ISSN: | 2780-4143 2780-4143 |
DOI: | 10.4000/13214 |