Relire Chérie à la lumière de La Femme au xviiie siècle

Chérie, dernier roman du dernier des frères Goncourt, est une œuvre complexe, souvent perçue comme misogyne à travers son héroïne mourant de n’avoir pu se marier. Pourtant, une lecture croisée de ce roman avec leur étude historique, La Femme au xviiie siècle, révèle que ce roman, mêlant des souvenir...

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Veröffentlicht in:Cahiers Edmond et Jules de Goncourt 2024, Vol.29
1. Verfasser: Takaï, Nao
Format: Artikel
Sprache:eng
Online-Zugang:Volltext
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Beschreibung
Zusammenfassung:Chérie, dernier roman du dernier des frères Goncourt, est une œuvre complexe, souvent perçue comme misogyne à travers son héroïne mourant de n’avoir pu se marier. Pourtant, une lecture croisée de ce roman avec leur étude historique, La Femme au xviiie siècle, révèle que ce roman, mêlant des souvenirs de la famille Goncourt, des références au xviiie siècle et des motifs déjà évoqués dans leurs études sur ce siècle, représente Chérie comme l’incarnation de l’esthétique des frères Goncourt. La beauté décadente qui émane de ce roman naît également de la fusion de l’hymne à la beauté artificielle, telle que déjà célébrée dans La femme au xviiie siècle, avec l’étude intime des femmes qu’ils ont poursuivie tout au long de leur carrière littéraire. Chérie, dotée du sens artistique et de la fierté de la femme du xviiie siècle, élevée par son créateur au rang d’héritière des deux frères, peut être appréhendée comme la mère vierge symbolique de l’Académie Goncourt. Chérie, the last novel of the last Goncourt brother, is a complex work, often perceived as misogynistic through the depiction of its heroine, who dies from not having been able to marry. However, a comparative reading with their historical study, La Femme au xviiie siècle, reveals that this novel, intertwining memories of the Goncourt family, references the eighteenth century, and motifs already discussed in their study of this era, and positions Chérie as the privileged heiress embodying the Goncourt brothers’ aesthetics. The decadent beauty emanating from this novel also arises from the fusion of a hymn to artificial beauty, as previously described in La Femme au XVIIIe siècle, with their lifelong literary pursuit of the physical depth of women. Endowed with the artistic sensibility and pride of the eighteenth-century woman, and elevated by her creator to the rank of the brothers heiress, Chérie can be interpreted as the symbolic virgin mother of the Académie Goncourt.
ISSN:1243-8170
2497-6784
DOI:10.4000/12rjh