L’identification du portrait photographique au regard du cinéma
L’identification par le portrait photographique joue un rôle paradoxal dans l’avènement de la surveillance moderne : si de nombreux historiens des techniques de police ont évoqué le tournant statistique porté par l’anthropométrie judiciaire d’Alphonse Bertillon, le portrait photographique continue d...
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Veröffentlicht in: | Transbordeur 2024, Vol.8, p.142-153 |
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1. Verfasser: | |
Format: | Artikel |
Sprache: | eng |
Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | L’identification par le portrait photographique joue un rôle paradoxal dans l’avènement de la surveillance moderne : si de nombreux historiens des techniques de police ont évoqué le tournant statistique porté par l’anthropométrie judiciaire d’Alphonse Bertillon, le portrait photographique continue d’accompagner les mesures du corps humain sur la fiche signalétique, au tournant du XXe siècle. Au même moment, le cinéma fait de la photographie un motif de détournement de l’identité. Trois films des premiers temps s’attardent ainsi sur les techniques employées pour se dévisager en déformant son visage face à l’appareil. Puis plus tard, dans Hollow Triumph (Steve Sekeley, 1948), la photographie sert de modèle à la contrefaçon du visage d’un malfrat en cavale. L’étude de ces cas fournit à la fois un état des lieux des techniques de surveillance médiées par l’image et suggère la façon dont l’image peut, de l’intérieur, saper le potentiel indiciaire de la représentation.
Identification by means of a portrait photograph plays a paradoxical role in modern surveillance: while many historians of police techniques have made reference to the statistical turning point represented by Alphonse Bertillon’s forensic anthropometry, the portrait photograph continued to be used alongside the dimensions of the human body on identification sheets at the start of the 20th century. In parallel, the cinema made photography a means to steal identity. Three early films dwelt on the techniques used to alter one’s looks by changing one’s facial appearance before the camera. Later, in Hollow Triumph (Steve Sekeley, 1948), a photograph is used as the basis for a gangster on the run to alter his facial appearance. The study of these cases gives an overview of image-mediated surveillance techniques and suggests how the image can, from within, undermine the indexical potential of representation. |
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ISSN: | 2552-9137 3073-5734 |
DOI: | 10.4000/12gy5 |