La mystérieuse paroissienne (Die Kirchgängerin), ou Comment une jeune fille de Düsseldorf est devenue la Marguerite de Faust
Une des images, sans doute parmi les plus populaires et les plus influentes de l’héroïne malheureuse du Faust de Goethe (1808), a été peinte en 1834 par Louis Ammy Blanc. Pourtant, en réalité, sa toile luxueuse, devenue célèbre sous le titre La Pratiquante (Die Kirchgängerin), n’était après tout pas...
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Veröffentlicht in: | Revue germanique internationale (Evry) 2024, Vol.39, p.209-237 |
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1. Verfasser: | |
Format: | Artikel |
Sprache: | eng |
Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | Une des images, sans doute parmi les plus populaires et les plus influentes de l’héroïne malheureuse du Faust de Goethe (1808), a été peinte en 1834 par Louis Ammy Blanc. Pourtant, en réalité, sa toile luxueuse, devenue célèbre sous le titre La Pratiquante (Die Kirchgängerin), n’était après tout pas un tableau de genre de Marguerite, mais le portrait de Gertraud Küntzel, une jeune femme de Düsseldorf récemment décédée. Cet article étudie les stratégies picturales qui ont abouti à une oscillation productive entre ressemblance et récit littéraire, tout en retraçant ses ramifications jusqu’aux pratiques curatoriales d’aujourd’hui. L’article propose de voir dans ce genre d’ouverture interprétative et d’idéalisme naturaliste au cœur de la conception de Louis Blanc (typique de l’Académie de Düsseldorf que Blanc avait rejointe en 1833), la clé du succès persistant de cette image idéalisée qui fait fusionner, de manière provocante, un éloge de la piété féminine avec une célébration séduisante de consommation ostentatoire. À mesure que le xixe siècle avançait, le tableau de Blanc, entre avancées technologiques innovantes et conservatisme, a été fermement associé à l’image stéréotypée de Marguerite. Toutefois, lorsque l’élément romantique tardif de l’abstraction, encore effectif au cours du xixe siècle, l’a cédé à un colorisme vibrant, à l’engouement pour la matérialité et au réalisme théâtral du milieu du xixe siècle – conclut l’article – la tragédie de Goethe s’est transformée en théâtre peint, en une pièce d’époque à l’allure cinématographique mais distante du point de vue de l’expérience et du temps.
Eine der vielleicht populärsten und einflussreichsten Darstellungen der tragischen weiblichen Hauptfigur von Goethes Faust (1808) wurde im Jahr 1834 von Louis Ammy Blanc geschaffen. Doch war das luxuriöse Gemälde, das unter dem Titel Die Kirchgängerin Berühmtheit erlangte, ursprünglich gar kein Genregemälde von Margarete, sondern das Porträt einer jungen Frau aus Düsseldorf, der jüngst verstorbenen Gertraud Küntzel. Dieser Artikel untersucht die Bildstrategien, die in jener produktiven Schwankung zwischen Ähnlichkeit und literarischer Erzählung mündeten, und zeichnet deren Verzweigungen bis in die heutige kuratorische Praxis hinein nach. Die interpretatorische Offenheit der Bildfindung und deren naturalistischer Idealismus (beides Merkmale der Düsseldorfer Kunstakademie, der Blanc 1833 beigetreten war) liefern dabei den Schlüssel – so die These dieses Aufsatzes – zu |
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ISSN: | 1253-7837 1775-3988 |
DOI: | 10.4000/123f8 |