La question du solipsisme somatique. Pragmatisme, soma-esthétique et utopies du corps

Partant du problème du « solipsisme somatique » tel qu’on peut le formuler à partir de la philosophie pragmatiste de William James, nous examinons les voies par lesquelles la théorie soma-esthétique de Richard Shusterman est susceptible de répondre à ce problème. Comment la centralité du corps dans...

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Veröffentlicht in:Appareil 2024, Vol.27
1. Verfasser: Zerbib, David
Format: Artikel
Sprache:eng ; fre
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Beschreibung
Zusammenfassung:Partant du problème du « solipsisme somatique » tel qu’on peut le formuler à partir de la philosophie pragmatiste de William James, nous examinons les voies par lesquelles la théorie soma-esthétique de Richard Shusterman est susceptible de répondre à ce problème. Comment la centralité du corps dans l’expérience et la connaissance construit-elle le rapport au monde extérieur ? En quoi la réflexivité somatique n’est-elle pas contradictoire avec ce rapport, dans les domaines pratique et esthétique en particulier ? Distinguant l’auto-transcendance pragmatiste du corps de la condition incarnée du champ transcendantal de la conscience dans la phénoménologie de Maurice Merleau-Ponty, nous suggérons que le corps se rapporte à son dehors à travers la propriété extensive et plastique de la conscience somatique (qui transforme le « schéma corporel »), ces processus pouvant être observés dans de nombreux champs d’expérience, de la méditation à la danse, en passant par différentes expérimentations psychologiques et neuroscientifiques. La théorie de la « positionnalité excentrique » de Helmuth Plessner offre de ce point de vue un cadre épistémologique pertinent pour soutenir l’idée d’un corps dont la dynamique d’excentrement est immanente au corps même. Taking as our starting point the problem of “somatic solipsism” as we can formulate it through the pragmatist philosophy of William James, we examine the ways in which Richard Shusterman’s somaesthetic theory is likely to respond to this problem. How does the centrality of the body in experience and knowledge shape our relationship with the outside world? In what way is somatic reflexivity not contradictory to this relationship, in the practical and aesthetic fields in particular? Distinguishing the pragmatist self-transcendence of the body from the embodied condition of the transcendental field of consciousness in Maurice Merleau-Ponty’s phenomenology, we suggest that the body relates to its outside through the extensive and plastic property of body consciousness (which transforms the “body schema”). These processes can be observed in many types of experience, from meditation to dance, including various psychological and neuroscientific experiments. To this respect, Helmuth Plessner’s theory of “eccentric positionality” offers a relevant epistemological framework to support the idea of a body whose dynamic of eccentricity is immanent to the body itself.
ISSN:2101-0714
2101-0714
DOI:10.4000/11z00