Un face à face avec la douleur: Aperçu de la pensée chirurgicale française de la seconde moitié du XIXème siècle

Décembre 1846. L'introduction de l'anesthésie inaugure une ère nouvelle pour la chirurgie française. À la faveur de cette rupture, les chirurgiens évoquent les conditions de leur pratique. Ils ne dissimulent ni l'existence ni l'intensité de la souffrance qui jaillit sous leur bis...

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Bibliographische Detailangaben
Veröffentlicht in:Sociétés & représentations 1996-04, Vol.N° 2 (1), p.107-125
1. Verfasser: Lavillatte-Couteau, Marie-Jeanne
Format: Artikel
Sprache:fre
Online-Zugang:Volltext
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Beschreibung
Zusammenfassung:Décembre 1846. L'introduction de l'anesthésie inaugure une ère nouvelle pour la chirurgie française. À la faveur de cette rupture, les chirurgiens évoquent les conditions de leur pratique. Ils ne dissimulent ni l'existence ni l'intensité de la souffrance qui jaillit sous leur bistouri, n'occultent ni la violence de leur art ni la lutte sauvage menée contre le patient. Mais la douleur opératoire n'est jamais à l'avant-poste, jamais posée comme le prototype des grandes douleurs, toujours en retrait. Les praticiens ne parviennent pas à assumer ce surplus de douleur qui la rend intolérable et, plutôt que de reconnaître leur responsabilité préfèrent l'imputer à leurs patients qui seraient d'une pusillanimité excessive. L'excès de douleur trouble leur sensibilité qu'une impassibilté de circonstance se doit de dissimuler. L'anesthésie pourra enfin révéler et apporter un éclatant démenti à l'image légendaire du chirurgien-bourreau.
ISSN:1262-2966
DOI:10.3917/sr.002.0107