Psychopathologie et narrativité dans l'obésité infantile

PSYCHOPATHOLOGIE ET NARRATIVITé DANS L’OBéSITé INFANTILE L’étude de la psychopathologie des enfants obèses produit des données partielles qui ne peuvent, à elles seules, déterminer l’étiologie de l’obésité. Ainsi, en clinique, il y a une nécessité absolue de ne pas disjoindre l’abord psychopathologi...

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Veröffentlicht in:La Psychiatrie de l'enfant 2009, Vol.52 (1), p.45-61
Hauptverfasser: Petrovic, Benjamin, Mecarelli, Marion, Dabbas, Myriam, Ricour, Claude, Golse, Bernard, Zigante, Franck
Format: Artikel
Sprache:fre
Online-Zugang:Volltext
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Zusammenfassung:PSYCHOPATHOLOGIE ET NARRATIVITé DANS L’OBéSITé INFANTILE L’étude de la psychopathologie des enfants obèses produit des données partielles qui ne peuvent, à elles seules, déterminer l’étiologie de l’obésité. Ainsi, en clinique, il y a une nécessité absolue de ne pas disjoindre l’abord psychopathologique des abords culturels, sociaux et biologiques pour appréhender le trouble dans sa globalité. En premier lieu, les apports des théories cognitivo-comportementales sont examinés : la théorie de l’externalité stipule que les enfants obèses sont plus sensibles aux stimuli externes qu’aux stimuli internes (faim, satiété...). La théorie de la restriction alimentaire consciente relie cette externalité à un état de privation alimentaire chronique. En second lieu, les apports psychanalytiques sont examinés : chez le nourrisson, la notion d’oralité est centrale dans les premiers temps de la vie psychique, étant donné qu’elle condense les notions de besoin alimentaire, de plaisir auto-érotique et de relation à l’objet dans les travaux de S. Freud. La notion d’oralité permet également de théoriser la différenciation du Moi et de l’objet pour K. Abraham, M. Klein et D. W. Winnicott. Chez l’enfant, le surinvestissement de l’oralité peut favoriser un déséquilibre de la balance énergétique (apports alimentaires supérieurs aux dépenses énergétiques), que ce soit suite à un mouvement régressif face au désir œdipien ou bien suite à une défense narcissique de l’image de soi. Enfin, de nombreux travaux relient les expériences alimentaires précoces des enfants obèses à une hypothèse psychosomatique : une surproposition alimentaire pourrait rentrer en synergie avec l’incapacité du bébé à discriminer ses stimuli internes pour finalement priver l’enfant de la constitution des expériences de faim et de satiété. L’alexithymie, fréquemment décrite dans les pathologies psychosomatiques, pourrait être liée à un développement anormal de la narrativité. Des résultats récents sur la narrativité de 23 enfants obèses de 3 à 6 ans sont discutés à ce propos. Au final, l’étude des interactions alimentaires précoces basée sur le modèle développé par S. Lebovici semble être une voie d’abord privilégiée dans la réflexion sur la psychopathologie de l’obésité infantile.
ISSN:0079-726X
2102-5320
DOI:10.3917/psye.521.0045