Genre, registre, formation discursive et corpus

Les notions de genre et de registre traversent la sociolinguistique comme la sociologie du langage. Pierre Achard introduit une rupture conceptuelle radicale entre ce qu’il définit respectivement comme registre et genre discursifs tout en les articulant à un nouveau point de vue sur la formation discursive. En l’absence de définitions uniques et répétées, chacune de ces notions peut être cernée grâce aux multiples emplois définitoires qui en sont faits. Dépassant une approche historique pétrifiante, cet article propose une construction argumentée de définitions des notions abordées, visant à les rendre plus facilement manipulables, dans une appropriation productive vivante. Genre, registre discursif, formation discursive et corpus forment un ensemble complexe de notions inter-reliées. Le registre est défini comme une accumulation de textes dans un même voisinage, celui-ci étant construit par un point de vue résultant du système régulé des rapports sociaux. Le corpus, sous la dépendance d’un point de vue d’analyse, s’autorise d’une hypothèse de registre. Le genre, répartition inégale des formes langagières, constitue une caractérisation interne par des éléments linguistiques représentant l’énonciation non marquée du registre. La formation discursive est, tout à la fois, structuration de l’espace social par différenciation des discours et structure d’attracteurs exerçant sa contrainte sur le genre, le registre et le sens.