Ressorts comiques et valeurs rhétoriques des contributions verbales violentes dans le théâtre moliéresque

Le discours violent dans le théâtre de Molière se présente comme le résultat des conflits d’ordres variés. L’échange de violences peut être centré sur des rivalités qui opposent des protagonistes qui se disputent les mêmes objets de désir : argent, femme, pouvoir ou idées.[1] Ces mêmes conflits peuv...

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Veröffentlicht in:Verbum et Lingua 2023-06 (22), p.187-201
1. Verfasser: Amri, Kais
Format: Artikel
Sprache:eng
Online-Zugang:Volltext
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Beschreibung
Zusammenfassung:Le discours violent dans le théâtre de Molière se présente comme le résultat des conflits d’ordres variés. L’échange de violences peut être centré sur des rivalités qui opposent des protagonistes qui se disputent les mêmes objets de désir : argent, femme, pouvoir ou idées.[1] Ces mêmes conflits peuvent être aussi la conséquence d’un comportement « excentrique » comme la jalousie, l’avarice, la prétention, le libertinage, l’hypocondrie, etc., qui mènent leurs auteurs à agir d’une façon qui s’oppose aux règles et aux canons du bon sens. Dans les deux cas, les contributions violentes de tels ou tels personnages s’agencent selon un pur travail sur « les ressources du langage » ; un travail qui accorde au discours agressif littéraire des valeurs rhétoriques qui le distinguent du discours violent ordinaire. Dans le cadre d’un théâtre comique, cet arsenal langagier est naturellement mobilisé pour provoquer le rire chez le spectateur ; l’on rit des « parlures » et des caractères grossis, des inconséquences et des incohérences des personnages dépeints de manière intentionnellement exagérée. Toutefois, il existe non-équivalence fondamentale dans l’usage de la violence verbale entre les personnages forts et les personnages faibles. Si les forts usent d’une impolitesse directe et s’affirment à travers la prise en charge de leur discours agressif, les faibles recourent à des stratégies discursives plus prudentes comme la « « fausse politesse » et l’ « hyper-politesse » pour attaquer sans risquer d’être découverts. Ces échanges agressifs servent une sorte de « catharsis comique », qui en mobilisant la violence verbale de part et d’autres, divertissent le spectateur en le poussant à rire sur le compte des personnages jugés comme excentriques. Cela se fait donc dans la bonne intention de ramener ces personnages malades au bon sens et au juste milieu.
ISSN:2007-7319
2007-7319
DOI:10.32870/vel.vi22.217