In vino veritas, in aqua sanitas. La poétique sympotique dans le poème Tempus fugit (conte) de Tadeusz Różewicz

Le sujet des présentes réflexions est le phénomène et le topos du symposion et ses réinterprétations contemporaines dans les œuvres séniles de Tadeusz Różewicz. Dans ses œuvres tardives, le poète joue volontiers le rôle de sage et de bouffon, alliant le sérieux à la gaieté et le trivial au sublime. Les références de Różewicz aux règles de la poétique sympotique et le jeu du poète avec les conventions sympotiques sont un élément clé du poème tempus fugit (conte), qui est une référence littéraire au Banquet de Platon, au Banquet des savants d’Athénée et au Banquet de Xénophon. Le poème tempus fugit (conte) est donc une description de débats humoristiques et intellectuels sur la cuisine, les arts visuels, la littérature ou la philosophie, menés par le poète avec ses amis Ryszard Przybylski (essayiste, traducteur, historien des littératures polonaise et russe), Piotr Lachmann (metteur en scène et fondateur du théâtre expérimental « Poza ») et Jerzy Nowosielski (peintre, scénographe, théologien orthodoxe et créateur d’icônes). Le contexte interprétatif du poème dont il est question dans l’article est la correspondance à long terme du poète avec Ryszard Przybylski et son essai critique « Notes à Nowosielski ».