Longitudinal study of pregnancy intention and its association with pregnancy occurrence among female sex workers in Benin and Mali

L’intention de devenir enceinte a un impact évident sur les périodes pré- et post-natales. Les grossesses, tout comme le VIH et les infections transmises sexuellement, sont fréquentes chez les femmes travailleuses du sexe (FTS) en Afrique. Une meilleure compréhension de leur intention de grossesse et l’influence de celle-ci sur leur survenue pourrait aider à prévenir les grossesses non désirées et les effets indésirables lors de grossesses désirées. Des FTS ont été suivies pendant 12 mois (N = 330 Bénin - N = 322 Mali). L’intention d’avoir une grossesse a été évaluée au recrutement et à 6 mois, à l’aide d’une mesure multidimensionnelle prospective développée pour l’étude. La survenue de grossesse a été mesurée à l’aide d’un test d’urine et d’une question rétrospective à 6 et 12 mois. Un modèle des risques proportionnels de Cox a été utilisé pour estimer l’association entre l’intention et la grossesse. Un poids égal à l’inverse de probabilité de sélection a été appliqué pour prendre en compte les femmes perdues au suivi et une analyse hiérarchique par grappe pour valider la mesure de l’intention a été effectuée. 407 FTS (âge moyen 30.9 ans) ont été incluses dans la première période d’analyse et 284 dans la deuxième. Au cours de ces deux périodes, un peu plus de 16% des FTS avaient une intention positive. Une FTS sur 4 était ambivalente et près de 60% avaient une intention négative. Pour 38.2% des FTS, l’intention a changé entre les deux périodes. Le taux d’incidence était de 19.1 grossesses par 100-personne-années. Comparées aux FTS avec une intention positive de grossesse, celles ambivalentes ou avec une intention négative, ont eu moins de grossesses, respectivement 30% [rapport de risque ajusté (RRa) = 0.71, intervalle de confiance à 95% (IC 95%) 0.32–1.60) et 54% (RRa = 0.46, IC 95% 0.21–1.01) moins de grossesses. Chez les FTS l’intention d’avoir ou non une grossesse en influence l’occurrence. De plus, près d’une femme sur six désire une enfant dans les six prochains mois malgré la pratique du travail du sexe. Identifier ces femmes et les accompagner lors de la conception et des périodes pré- et post-natales pourrait aider à réduire les effets indésirables.