Le bisphénol A (BPA) : le prochain scandale sanitaire pourra-t-il être évité?

Objectifs : Le bisphénol A (BPA) est une substance chimique de synthèse retrouvée dans les revêtements de différents récipients à usage alimentaire (boîtes de conserve, canettes, bouteilles plastique ou biberons, par exemple). Par chauffage au four à micro-ondes ou dans un lave-vaisselle, le BPA est...

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Veröffentlicht in:Annales de toxicologie analytique 2011, Vol.23 (1), p.1-5
Hauptverfasser: Anger, Jean-Pierre, Kintz, Pascal
Format: Artikel
Sprache:fre
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Zusammenfassung:Objectifs : Le bisphénol A (BPA) est une substance chimique de synthèse retrouvée dans les revêtements de différents récipients à usage alimentaire (boîtes de conserve, canettes, bouteilles plastique ou biberons, par exemple). Par chauffage au four à micro-ondes ou dans un lave-vaisselle, le BPA est libéré et peut migrer dans l’aliment placé au contact de l’emballage. Bien qu’il possède une faible activité œstrogénique, le BPA est suspecté d’être un « perturbateur endocrinien », comme le fut un médicament de structure très proche : le diéthylstilboestrol ou Distilbène®, utilisé après la Seconde Guerre mondiale chez les femmes enceintes pour consolider leur grossesse et qui entraîna un certain nombre d’anomalies génitales chez leurs enfants et petits-enfants parvenus à l’âge adulte. Méthodes : Les auteurs se proposent de faire le point sur les acquits toxico-cinétiques et toxicologiques concernant le BPA, ses effets suspectés chez l’homme ainsi que les études analytiques permettant d’estimer le niveau de l’imprégnation de la population en général. Résultats : Massivement produit dans le monde et dispersé dans l’environnement depuis plusieurs années, le BPA est couramment retrouvé dans l’organisme d’une large majorité de la population, quel que soit l’âge. Les premières études de toxicité expérimentales menées chez le rat et la souris n’ont pas mis en évidence d’effets significatifs à court ou à long terme. Cependant des travaux récents montrent que le BPA peut induire une puberté précoce, des altérations de l’utérus, du vagin et de l’ovaire chez les animaux femelles tandis que, chez les mâles, on peut observer des effets sur l’appareil génital (hypotrophie testiculaire, hypertrophie prostatique...) et sur la fertilité. Les mesures effectuées dans le sang, l’urine, le lait maternel et autres tissus indiquent que plus de 90 % des personnes vivant dans les pays occidentaux sont exposés au BPA, notamment les enfants. Dans son récent rapport rédigé en 2010, l’INSERM estime que l’homme adulte ingère en moyenne, par le biais de son alimentation, 0,03 μg de BPA/kg de poids corporel et par jour. De son côté, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) considère, d’après les données de la littérature, que l’exposition des nourrissons résultant à la fois du biberon et de l’emballage du lait maternisé se situerait entre 0,2 et 2 μg de BPA/kg de poids corporel et par jour, soit 10 à 100 fois plus qu’un adulte. Ces valeurs restent toutefois bien inférie
ISSN:0768-598X
1961-9480
DOI:10.1051/ata/2011109