Hypersensibilité aux βlactamines : devenir des patients après exploration allergologique

(contexte de la recherche) Les réactions d’hypersensibilité aux βlactamines (BL) peuvent mettre en jeu le pronostic vital. L’évaluation des patients après exploration apparaît comme un outil intéressant pour apprécier l’intérêt des tests Évaluer le bénéfice du bilan allergologique : le taux de reprise des BL après test de réintroduction négatif. Évaluer la sûreté des tests : évaluer les effets indésirables à la réutilisation d’une BL. Étude prospective (enquête téléphonique par un questionnaire standardisé) incluant les patients (2019 à 2023) ayant achevés leurs explorations pour une suspicion d’hypersensibilité aux BL. Le groupe A : patients « désétiquetés » allergiques à l’ensemble des BL. Le groupe B : patients ayant une allergie confirmée, à au moins une BL. Soixante patients ont été inclus avec un âge moyen de 43 ans et une prédominance féminine (genre-ratio=0,6). Des antécédents de manifestations sévères étaient retrouvés chez 47 patients (62 %) : 2 anaphylaxies de grade IV (3 %), 22 de grade III (37 %) et 13 de grade II (22 %). Une allergie aux BL a été retenue chez 38 patients (63 %). On relève un taux de 62 % de bonne compréhension des tests. Parmi les causes de mauvaise compréhension, 13 (22 %) patients se pensaient allergiques aux BL malgré un test négatif et 24 (40 %) ne savaient pas à quoi ils avaient été testés. Les antibiotiques autorisés par les tests ont été repris chez 29 patients (48 %) dont 22 (37 %) avaient pris un antibiotique autre que la BL autorisée (20 (33 %) affirmaient qu’ils étaient réticents à reprendre la BL autorisée par crainte d’une nouvelle réaction). Deux patients allergiques (5 %) ont pris une BL alternative. Une bonne compréhension des tests était corrélée à l’allergie confirmée (p=0,014) et à une réaction sévère (p=0,036). L’allergie aux céphalosporines ou croisée était corrélée à une moins bonne compréhension (p=0,002). Le taux de reprise des bêtalactamines dans notre étude est moyen, ce qui renvoie à la nécessité d’une meilleure information et éducation des patients, une meilleure formation des médecins généralistes qui sont les premiers confrontés à ce problème d’allergie aux BL et une meilleure communication entre médecine hospitalière et médecine de ville.