Identification des sources allergéniques les plus sensibilisantes chez les patients reçus en consultation d’Allergologie au CHU de Cocody-Abidjan (Côte d’Ivoire) de 2017 à 2022

Les maladies allergiques deviennent de plus en plus fréquentes de façon générale dans le monde et posent particulièrement un problème de prise en charge diagnostique dans le contexte ivoirien caractérisé par l’absence d’un panel spécifique d’identification des allergènes. En effet, cette prise en charge efficiente nécessite une maitrise des allergènes de l’environnement et du mode de vie des patients qui souffrent des manifestations allergiques. Il s’agit de répertorier les sources allergéniques les plus sensibilisantes dans le contexte de vie ivoirien. Nous avons mené une étude prospective transversale à visée analytique durant 11 ans (de septembre 2012 à mars 2023). Nous avons inclus les dossiers de tous les patients reçus en consultation d’allergologie pour suspicion d’allergie et chez qui des prick-tests réalistes aux extraits natifs (alimentaires) et à la batterie standard européenne (pour les aéroportés) ont été réalisés. Nos données ont été analysées grâce aux logiciels Excel version 2011 et SPSS Version 29. Au total, 1403 patients ont été inclus. Parmi toutes les sources allergéniques répertoriées, cinq (5) sources natives de trophallergènes ont été reconnues comme sources allergéniques majeures en considérant le nombre de patients testés positifs à celles-ci (≥20 personnes). Il s’agissait des sources natives à l’arachide, à l’œuf, au crabe et à la tomate, à la banane. La responsabilité de toutes ces sources allergéniques a été déterminée à partir des manifestations cliniques présentées par les patients associés à la positivité des tests. Concernant le aéroportés, les acariens avec en tête Blomia tropicalis et les moisissures (Glyciphagus domesticus) et la blatte germanique sont fréquemment retrouvés parmi les sources allergéniques sensibilisantes. L’établissement du répertoire des sources allergéniques sensibilisantes dans notre contexte nous a permis d’incriminer aussi bien les trophallergènes que les pneumallergènes dans les différentes manifestations allergiques que présentaient les patients en consultation d’allergologie. Ces données doivent nous permettre de constituer un panel d’allergènes spécifiques de l’environnement ivoirien.