Femme enceinte en laboratoire de recherche : concilier grossesse et travail

Le travail en laboratoire de recherche expose la femme enceinte ou allaitante à divers risques spécifiques à prendre en compte dans la période de gestation. Le service de médecine de prévention de l’Inserm a élaboré un guide cherchant à concilier les impératifs de la recherche et la protection de la santé maternofœtale. Ce document vise à sensibiliser les femmes exposées aux risques du travail en laboratoire pendant leur grossesse. Il s’adresse aussi à l’ensemble des acteurs de la prévention de l’Inserm. L’objectif est de maintenir la femme enceinte ou allaitante au poste de travail en toute sécurité, en réduisant au maximum ses expositions. Ce guide propose une approche holistique des risques chimique, biologique, radiologique et physique axée sur leur évaluation et les moyens de prévention à mettre en place dans ce contexte. La vulnérabilité maternofœtale est maximale pendant les trois premiers mois, d’où la nécessité d’alerter le médecin du travail dès la connaissance de sa grossesse, voire dès qu’il existe un désir de grossesse. L’utilisation d’un auto-questionnaire sur les risques au poste de travail rempli par l’agent permet une première approche, notamment par la traçabilité des produits utilisés et leur condition de manipulation. La vérification de la métrologie/biométrologie si nécessaire, du statut sérologique et des vaccinations recommandées est intégrée au suivi médical régulier. Concernant le risque chimique, si la réglementation française interdit d’exposer la femme enceinte à certaines substances, néanmoins, elle manque de recommandations claires vis-à-vis des mélanges de produits, des substances classées 2 A et B du Centre international de recherche sur le cancer, des solvants, des poudres, des anesthésiques volatils et de certains médicaments. Nous avons proposé des recommandations pour ces situations d’expositions potentielles. Pour les risques biologiques, la compréhension des modes de transmission permet de proposer une prévention adaptée. Les manipulations à risque concernent les produits sanguins, les prélèvements humains et animaux, les cultures cellulaires, les techniques d’histologie, la biologie moléculaire et l’expérimentation animale. Pour le risque radioactif, en dehors de l’interdiction d’affectation en catégorie A, l’exposition doit rester inférieure au seuil réglementaire pour le public. Le maintien au poste dépendra de l’évaluation des risques et des aménagements nécessaires. Une dosimétrie passive voire opérationnelle sur