La souffrance psychique en lien avec le travail – Résultats de 2013 à 2019 et évolution depuis 2007 issus du programme de surveillance des maladies à caractère professionnel de Santé publique France

La souffrance psychique en lien avec le travail (SPLT) constitue un enjeu de santé publique important en raison de ses conséquences sur la qualité de vie des travailleurs et son coût économique. Cependant, la souffrance psychique ne figure pas dans les tableaux de maladies professionnelles des régim...

Ausführliche Beschreibung

Gespeichert in:
Bibliographische Detailangaben
Veröffentlicht in:Archives des maladies professionnelles et de l'environnement 2024-05, Vol.85 (2-3), p.102096, Article 102096
Hauptverfasser: Delezire, Pauline, Homère, Julie, Bonnet, Thomas, Chatelot, Juliette
Format: Artikel
Sprache:fre
Schlagworte:
Online-Zugang:Volltext
Tags: Tag hinzufügen
Keine Tags, Fügen Sie den ersten Tag hinzu!
Beschreibung
Zusammenfassung:La souffrance psychique en lien avec le travail (SPLT) constitue un enjeu de santé publique important en raison de ses conséquences sur la qualité de vie des travailleurs et son coût économique. Cependant, la souffrance psychique ne figure pas dans les tableaux de maladies professionnelles des régimes de sécurité sociale, et est donc peu reconnue en maladie professionnelle. Les données du programme de surveillance des maladies à caractère professionnel (MCP) coordonné par Santé publique France permettent de documenter cette SPLT. En s’appuyant sur les données issues du programme de surveillance MCP reposant sur des médecins du travail volontaires et leurs équipes, les prévalences de la SPLT, ses déterminants socioprofessionnels et les agents d’exposition professionnelle associés ont été estimées de 2013 à 2019 et les évolutions étudiées depuis 2007. La prévalence de la SPLT était deux fois plus élevée chez les femmes, quelle que soit l’année (5,9 % chez les femmes contre 2,7 % chez les hommes en 2019). Ces prévalences doublaient sur la période 2007–2019 chez les deux sexes. Les troubles anxieux et dépressifs mixtes étaient les affections psychiques les plus fréquemment signalées par les médecins du travail. Les principaux agents d’expositions associés à ces troubles découlaient de problématiques managériales, comme les surcharges ou sous-charges de travail ressenties, ainsi que des relations au travail et violence. L’âge, la catégorie sociale et le secteur d’activité étaient associés à la SPLT de façon robuste. Plus l’âge augmentait, plus la SPLT augmentait. Les prévalences et niveaux d’association étaient cependant un peu moins importants pour la classe d’âge des plus de 55ans relevant probablement d’un biais de sélection, l’effet du travailleur sain. Un fort gradient social inversé était observé ; les cadres, professions intermédiaires et employés avaient a priori plus de risque de survenue d’une SPLT que les ouvriers, catégorie socioprofessionnelle susceptible de faire l’objet d’une sous-estimation de la SPLT. Concernant les secteurs d’activité, le risque de SPLT chez les femmes était plus important dans les secteurs du transport et entreposage, de la construction et de l’industrie, secteurs souvent caractérisés par une forte division sexuelle du travail. L’augmentation des prévalences de la SPLT entre 2007 et 2019 associée à l’absence de tableau de maladie professionnelle dédié confirme l’importance de caractériser la SPLT. Les résultats révèlent des d
ISSN:1775-8785
DOI:10.1016/j.admp.2024.102096