L’épisode « San Junipero » de Black Mirror : les miroitements du post-humain

Dans le contexte de la troisième révolution industrielle et de la redéfinition potentielle de l’identité humaine qu’entraînent les biotechnologies (l’homme augmenté) et la société écranique (Serroy, Lipovetsky) ou hypermédiatique (Bertrand Gervais), les séries TV d’anticipation sont l’un des miroirs...

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Veröffentlicht in:TV series (Le Havre) 2018-12
1. Verfasser: Machinal, Hélène
Format: Artikel
Sprache:fre
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Beschreibung
Zusammenfassung:Dans le contexte de la troisième révolution industrielle et de la redéfinition potentielle de l’identité humaine qu’entraînent les biotechnologies (l’homme augmenté) et la société écranique (Serroy, Lipovetsky) ou hypermédiatique (Bertrand Gervais), les séries TV d’anticipation sont l’un des miroirs le plus prégnants pour figurer les possibles évolutions de l’humain vers diverses formes d’hybridation et de mutation qui déclinent les possibles du posthumain. La série étant un format qui s’inscrit à la fois dans le temps long de la sérialité et le temps court de l’épisode, on analysera ici les modes de fonctionnement narratifs et esthétiques de la forme brève que prend l’épisode S03E04 de la Black Mirror (C. Brooker, Channel 4, Netflix, 2011- en production) intitulé « San Junipero ». La série a pour particularité d’opérer une défamiliarisation du récepteur qui passe souvent par l’introduction d’un novum en cours d’épisode : l’épisode « San Junipero » met en scène la possibilité d’une vie éternelle virtuelle. Si l’on semble initialement dans une rhétorique et une esthétique propres au fantastique, qui tend à mettre en place un cadre mimétique pour ensuite y faire surgir l’inadmissible (Caillois), les enjeux réflexifs de la série confèrent au récepteur un rôle central puisque le fil rouge de Black Mirror est bien de proposer aux spectatrices et spectateurs une confrontation avec des augmentations de l’humain liées au numérique et à la fabrique du vivant. L’altérité renvoie au posthumain (Després/Machinal) et à l’anthropotechnie (Goffette) davantage qu’au surnaturel et à l’ineffable, même si la structure narrative fonctionne bien sur le mode de la rupture, mode propre au fantastique. La défamiliarisation cognitive que proposent à la fois la série et l’épisode s’appuie donc à la fois sur une dialectique entre identité et altérité, humain et posthumain, fiction des possibles et possibles du réel.
ISSN:2266-0909
DOI:10.4000/tvseries.3169