Dé-finir le langage dans The Names de Don DeLillo
Hanté par la terreur, The Names de Don DeLillo entérine un télos mortifère : un groupuscule fanatique caché dans les collines poursuit et tue des personnes dont les initiales du nom coïncident avec celui du lieu où elles sont exécutées. La formule équationnelle meurtrière repose sur une mathématique...
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Veröffentlicht in: | Sillages critiques 2018-11 |
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1. Verfasser: | |
Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
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Zusammenfassung: | Hanté par la terreur, The Names de Don DeLillo entérine un télos mortifère : un groupuscule fanatique caché dans les collines poursuit et tue des personnes dont les initiales du nom coïncident avec celui du lieu où elles sont exécutées. La formule équationnelle meurtrière repose sur une mathématique implacable et absurde dont la matrice ne sont plus les nombres mais l’alphabet. Autrement dit, la secte conjugue méticuleusement la langue à la mort en délimitant à la fois l’origine et la fin du langage. Ce mouvement téléologique semble rejouer la pulsion de mort qui est au cœur de bon nombre de romans de Don DeLillo et qu’il convient d’attribuer à un principe même de la fiction, ou à tout le moins, de l’intrigue fictionnelle chez cet auteur : « All plots tend to move deathward. This is the nature of plots » (White Noise, 26). C’est la recherche d’un absolu, d’une forme de transcendance factice qui tend à privilégier la fin comme un principe de clôture et de totalisation. Pourtant, le roman offre en contrepoint, contre la fin et à la fin du roman, la fiction inattendue du jeune enfant Tap, écrivain en herbe, fils du narrateur James Axton. Tap propose un texte qui, libérant par sa vitalité et son originalité, contrecarre la terreur et la mort qui lui est associée. Son texte permet une altérité toujours renouvelée de la langue, non seulement dans le jeu des erreurs orthographiques de son court récit, mais aussi dans le caractère prospectif d’un sens qui est toujours à venir et qui fonctionne sur le mode du supplément tel que Jacques Derrida l’entend. Le travail littéraire de Tap, de par sa position finale dans l’économie du roman, l’empêche pourtant s’achever. |
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ISSN: | 1272-3819 1969-6302 |
DOI: | 10.4000/sillagescritiques.5833 |