Traduire ce que le poème fait à sa langue ». Entretien avec Martin Rueff par Mathilde Vischer
Dans cet entretien avec Mathilde Vischer, Martin Rueff s’exprime sur son rapport aux langues, à la poésie et au roman, ainsi que sur sa double activité de poète et de traducteur. Il explore le nouage entre écriture et traduction et met en évidence la dimension hautement esthétique et poétique de l’a...
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Veröffentlicht in: | Recherches & travaux (Université Stendhal-Grenoble 3. Equipe de recherche Traverses 19-21) 2019-12 |
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Hauptverfasser: | , |
Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | Dans cet entretien avec Mathilde Vischer, Martin Rueff s’exprime sur son rapport aux langues, à la poésie et au roman, ainsi que sur sa double activité de poète et de traducteur. Il explore le nouage entre écriture et traduction et met en évidence la dimension hautement esthétique et poétique de l’acte traductif. Après avoir évoqué ses retraductions de la trilogie des ancêtres de Calvino, Martin Rueff explique en quoi la traduction de poèmes est pour lui une pratique de désubjectivation, intimement dépendante des théories sous-jacentes qui influencent tout choix traductif. Il évoque également sa conception de la traduction poétique comme une tentative de reproduire non pas ce que le poème « fait dans sa langue de départ », mais plutôt ce qu’il « fait à » cette langue. Il réfléchit ainsi aux spécificités du langage poétique et s’interroge finalement sur la dimension plurilingue de son œuvre, à l’instar d’Icare crie dans un ciel de craie (Paris, Belin, 2007), où Icare traversé, dans sa chute, par les langues et les poèmes de ses pères, les traverse et construit ce faisant la forme du poème. L’auteur accepte de révéler ici quelques enjeux de son livre de poésie La Jonction (Caen, Nous, 2019). Martin Rueff nous invite à nous placer dans une disponibilité particulière à l’égard des textes et de la langue, cette « écoute flottante » qui permet au poète et au traducteur d’entrer au cœur d’une expérience donnant à la langue la possibilité de porter les traces de sa propre déchirure. |
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ISSN: | 0151-1874 1969-6434 |
DOI: | 10.4000/recherchestravaux.1853 |