Vers un capitalisme de plateforme ?

Le Corpus « Vers un capitalisme de plateforme ? » situe d’emblée les transformations radicales qu’introduisent les plateformes numériques dans le capitalisme contemporain ; en plusieurs endroits on pourrait d’ailleurs parler de rupture tant ces plateformes transforment le travail en lui-même, ses co...

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Veröffentlicht in:La Nouvelle revue du travail 2018-07
Hauptverfasser: Abdelnour, Sarah, Audier, Sophie, Beauregard, Jean-Philippe, Benedetto-Meyer, Marie, Bernard, Sophie, Bessière, Céline, Bory, Anne, Bouffartigue, Paul, Calle, Sylvia, Cingolani, Patrick, Cléach, Olivier, Cocq, Mathieu, Dirringer, Josépha, Doumenc, Saphia, Durand, Anne, Durand, Jean-Pierre, D’Amours, Martine, Flipo, Aurore, Giannini, Mirella, Hanique, Fabienne, Jan, Arthur, Jourdain, Anne, Manez, Anouck, Mias, Arnaud, Monchatre, Sylvie, Mondon-Navazo, Mathilde, Ramaux, Christophe, Rolle, Pierre, Sebag, Joyce, Soares, Angelo
Format: Artikel
Sprache:eng
Online-Zugang:Volltext
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Beschreibung
Zusammenfassung:Le Corpus « Vers un capitalisme de plateforme ? » situe d’emblée les transformations radicales qu’introduisent les plateformes numériques dans le capitalisme contemporain ; en plusieurs endroits on pourrait d’ailleurs parler de rupture tant ces plateformes transforment le travail en lui-même, ses conditions d’exercice et surtout l’emploi. Ce Corpus présente les résultats des premières enquêtes réalisées dans divers domaines de l’économie de plateforme, enquêtes largement centrées sur les transformations induites par cette dernière. Derrière ce modèle économique jugé innovant, une particularité fondamentale caractérise ce nouveau type de transaction économique : les offreurs de travail sur les plateformes numériques sont bien souvent des particuliers, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas salariés, ni même nécessairement des professionnels. Ce sont eux qui possèdent l’outil de production et la force de travail qu’ils vendent en qualité d’indépendants, soit directement aux consommateurs, soit à un intermédiaire. Les travailleurs de ces plateformes assument les risques liés à l’activité (investissement, clientèle, risque physique) tout en étant peu autonomes dans l’organisation de l’activité (processus calibrés, prix fixés par la plateforme, contrôles par cette dernière et par les consommateurs). Les mutations des statuts d’emploi et des formes d’organisation du travail, ainsi que les déplacements des responsabilités dans l’exercice de l’activité apparaissent comme majeurs et justifient l’usage du terme de « capitalisme de plateforme ». En effet, cette notion met l’accent sur la création de valeur et son partage, inégalitaire, entre, d’une part, les détenteurs des algorithmes, sites et applications que sont les plateformes et, d’autre part, les travailleurs présents sur celles-ci qui doivent fournir les moyens de travail. En mettant au travail des indépendants, le capitalisme de plateforme, loin de leur conférer de l’autonomie, participe de l’émergence de formes renouvelées, voire exacerbées, de sujétion des travailleurs, visant à les mobiliser, et cela à l’écart des régulations actuelles des mondes du travail. Ainsi le capitalisme de plateforme se situe à la conjonction de l’utilisation d’innovations technologiques (l’Internet combiné à la puissance des algorithmes) et de décisions politiques allant dans le sens d’un affaiblissement du salariat stable à travers la promotion du travail indépendant, de courte durée, supposément inscrit dans une logique de projets et
ISSN:2495-7593
2263-8989
DOI:10.4000/nrt.3734