L’idéal du musicien et l’âpreté du monde

À l’origine de ce numéro, il y a le programme artistique transculturel de la fondation Royaumont : dans cette abbaye cistercienne des confins du Val d’Oise, se fabrique depuis deux décennies une musique inclassable, qu’on dit « transculturelle ». Des artistes porteurs de traditions distinctes y trav...

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Veröffentlicht in:Gradhiva 2020-08 (31)
Hauptverfasser: Balloy, Benjamin, Bouagga, Yasmine, Cambon, Nicolas, Charlier, Philippe, Coquet, Michèle, Esposito La Rossa, Maurizio, Fausto, Carlos, Fléchet, Anaïs, Guigueno, Vincent, Keck, Frédéric, Laborde, Denis, Leclair, Madeleine, Olivier, Laurent, O’Connell, John M, Puig, Nicolas, Ramel, Frédéric, Salazar, Jaime A, Tchermalykh, Nataliya, Werner, Michael
Format: Artikel
Sprache:fre
Online-Zugang:Volltext
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Beschreibung
Zusammenfassung:À l’origine de ce numéro, il y a le programme artistique transculturel de la fondation Royaumont : dans cette abbaye cistercienne des confins du Val d’Oise, se fabrique depuis deux décennies une musique inclassable, qu’on dit « transculturelle ». Des artistes porteurs de traditions distinctes y travaillent ensemble sur un temps long rythmé par plusieurs résidences pour aboutir à une création musicale commune. Mais suffit-il à un opérateur culturel de convoquer quelques anciens combattants américains et irakiens pour sceller la réconciliation des deux pays ennemis ? Les acteurs culturels feraient-ils semblant de croire à leurs discours comme les Grecs de Paul Veyne croyaient en leurs mythes ou mon fils au Père Noël : juste pour nous faire plaisir ? N’empêche. Évoquer cet idéal du musicien, c’est activer, une fois encore, « cette vieille idée humaniste, toujours démentie par l’expérience, jamais récusée pourtant, qui consiste à croire qu’un assaut de beautés et de grandeurs saura braver la méchanceté du monde » (Patrick Boucheron). Comment, en effet, expliquer que la musique soit si souvent invoquée quand il s’agit de réfléchir à l’avènement d’une société plus ouverte et apaisée ? Quand il s’agit de panser les plaies de la guerre ? D’aider à toutes les formes de reconstruction ? Ce numéro de Gradhiva prend au sérieux le fait de considérer la musique comme un art de faire ensemble et, singulièrement ici, comme un art qui introduit à la diversité du monde.
ISSN:0764-8928
1760-849X
DOI:10.4000/gradhiva.4837