La globalisation du marché de l’art par le bas

L’expansion globale du marché de l’art se traduit par la diffusion d’un modèle en apparence uniforme. En Amérique Latine, au Moyen-Orient, en Asie, plusieurs villes ont vu la création de foires, la multiplication des galeries, la construction de musées emblématiques, mais aussi l’investissement d’es...

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Veröffentlicht in:Géographie et cultures 2016, p.15-38
1. Verfasser: Molho, Jérémie
Format: Artikel
Sprache:fre
Online-Zugang:Volltext
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Beschreibung
Zusammenfassung:L’expansion globale du marché de l’art se traduit par la diffusion d’un modèle en apparence uniforme. En Amérique Latine, au Moyen-Orient, en Asie, plusieurs villes ont vu la création de foires, la multiplication des galeries, la construction de musées emblématiques, mais aussi l’investissement d’espaces urbains. À travers l’étude de la diffusion des art walks dans les villes émergentes du marché de l’art, cet article entend rendre compte d’une globalisation par le bas qui relève moins de la domination de normes occidentales que d’arrangements locaux. Ces événements organisés autour de circuits à travers des lieux artistiques concentrés dans un espace restreint se sont diffusés à travers le monde dans des villes aussi diverses que Miami, Istanbul, Mumbai ou Singapour. Dans un premier temps, l’article dresse une typologie des art walks relevées dans plus d’une dizaine de villes du Sud qui rend compte de la diversité des ressorts de l’émergence de cette pratique : l’organisation collective de galeries d’un territoire pour le rendre attractif, le besoin d’orientation des amateurs, ou encore la propension croissante des artistes et des curateurs à intégrer le territoire comme partie prenante de l’œuvre. Dans un second temps, on montre comment les art walks s’insèrent dans la scène artistique d’Istanbul et se diffuse par capillarité : la biennale, qui, faute d’espace attitré, s’approprie l’espace urbain, les galeries qui cherchent à construire collectivement de nouvelles centralités dans la scène artistique, des associations parallèles qui vendent ces visites comme des prestations. Ces art walks constituent un instrument soft de transformation du territoire, en canalisant les flux des visiteurs, en donnant à voir les lieux de la nouvelle frontière urbaine du marché de l’art, et en construisant un discours qui esthétise l’espace urbain.
ISSN:1165-0354
2267-6759
DOI:10.4000/gc.4342