Nikosthénès et l’Étrurie : échanges et appropriations transculturels ?

Le potier athénien Nikosthénès est connu pour avoir intégré à son répertoire des formes et des éléments de décors d’origine étrusque inspirés de la céramique de bucchero, mais aussi pour avoir eu des relations commerciales privilégiées avec certaines cités, notamment Cerveteri et Vulci, dans la seconde moitié du vi e siècle av. J.‑C. Par l’étude d’une partie de sa production, nous souhaitons dans cet article revenir sur ce phénomène d’imitation – ou plutôt, d’adaptation en figures noires – de formes issues du bucchero par un atelier athénien. Ces objets d’inspiration étrusque ont de plus été produits quasi exclusivement pour un commerce à destination de leur région d’origine. Comment expliquer ce phénomène ? Quel est le degré d’implication de Nikosthénès dans ces innovations et quelle est la part de la demande étrusque ? Les clients étaient-ils intéressés par les formes et l’usage de ces vases ou ont-ils également sélectionné, par le biais des marchands, des images qui leur correspondaient ? Enfin, nous analyserons la réappropriation et l’intégration de ces importations athéniennes par les populations étrusques pour les inclure dans leur culture matérielle et symbolique.