Ut musica poesis : une formule impertinente et féconde pour penser l’opéra français des 17e et 18e siècles

S’il y a bien un genre dont ne rend pas compte la formule Ut musica poesis, pourtant abondamment utilisée dans les études sur la littérature et la musique depuis une trentaine d’années, c’est l’opéra français des 17e et 18e siècles : celui-ci, bien loin de fixer un ordre musical comme modèle au lang...

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Veröffentlicht in:Etudes epistémè 2010
1. Verfasser: Nancy, Sarah
Format: Artikel
Sprache:fre
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Beschreibung
Zusammenfassung:S’il y a bien un genre dont ne rend pas compte la formule Ut musica poesis, pourtant abondamment utilisée dans les études sur la littérature et la musique depuis une trentaine d’années, c’est l’opéra français des 17e et 18e siècles : celui-ci, bien loin de fixer un ordre musical comme modèle au langage, donne au contraire le privilège à l’intelligibilité. Cela s’explique par la prédominance du modèle théâtral de la représentation, tendanciellement pensé en termes visuels, mais aussi par une perception de la musique comme « chant obscur » du langage, capable de dynamiser le discours autant que d’y introduire un inquiétant désordre. À rebours d’un Ut musica poesis, l’opéra français de la période dite « classique » montre donc comment poétique et rhétorique se rencontrent autour d’une conception non esthétique de la musique : indissociable du langage, et par là même profondément prise au sérieux dans ses effets. C’est en cela que l’impertinence de la formule est féconde : elle invite à reconsidérer les oppositions entre intérêt et plaisir, efficacité et abandon, gratuité et engagement, pour considérer la capacité de l’art à produire des effets politiques.
ISSN:1634-0450
DOI:10.4000/episteme.649