Alice’s Non-Anthropocentric Ethics: Lewis Carroll as a Defender of Animal Rights

Les contes de fées fantastiques victoriens de Lewis Carroll, Les Aventures d’Alice aux Pays des Merveilles (1865) et De l’autre côté du miroir (1871) offrent de nombreuses reformulations fictives de la relation ambiguë des Victoriens avec les animaux. Le chat de Cheshire, qui disparaît et réapparaît...

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Veröffentlicht in:Cahiers victoriens & édouardiens 2018
1. Verfasser: Kérchy, Anna
Format: Artikel
Sprache:fre
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Beschreibung
Zusammenfassung:Les contes de fées fantastiques victoriens de Lewis Carroll, Les Aventures d’Alice aux Pays des Merveilles (1865) et De l’autre côté du miroir (1871) offrent de nombreuses reformulations fictives de la relation ambiguë des Victoriens avec les animaux. Le chat de Cheshire, qui disparaît et réapparaît sans cesse, représente les qualités répressives idéologiques et subversives poétiques du langage qui distingue le sujet humain parlant des animaux (Lecercle 1994) ; la course saugrenue menée par le Dodo est une répétition absurde de la lutte sans merci décrite dans la théorie évolutionniste darwinienne (Lovell-Smith 2007), tandis que le loir de la théière renvoie à la façon dont la possession de certains animaux pourrait indiquer une appartenance à une classe sociale (Ritvo 1987). Ces animaux incarnent une étrange altérité et semblent incompatibles avec le soi humain picaresque d’Alice qui est progressivement déstabilisée par ses nombreux changements de forme, au point d’être tantôt méprise pour une fleur, un serpent ou une bête mythique. Malgré cela, Carroll décrit son héroïne avec des attributs animaliers à connotation positive – elle "aime comme un chien" et elle est "douce comme un faon" (1887) – qui font écho au programme éthique présent dans ses romans où l’on sent émerger une relation solidaire et égalitaire entre les différentes espèces. Leur non-différence est ainsi conçue telle que Derrida l’envisage dans sa vision déconstructiviste et post-humaniste (2008). Partant des enjeux politiques et pragmatiques de l’allégorie animale à l’époque victorienne, cet article démontre comment l’on peut détecter, au sein même des récits d’Alice, des références au soutien de Lewis Carroll en faveur du droit des animaux, y compris à son engagement contre la vivisection explicitement dénoncée dans ses pamphlets et librement transposée dans des écrits du merveilleux en apparence apolitiques.
ISSN:0220-5610
2271-6149
DOI:10.4000/cve.3909