Amours et politique ; les politiques de l’Amour : à propos de Popi de Teodor Scorțescu

Dans ces pages, je me propose d’analyser la nouvelle Popi (1930) de Teodor Scorţescu (1893‑1976), auteur injustement oublié dans son pays, dans le but de déceler les leçons de relativisme culturel qui se dégagent d’une histoire à sujet grec racontée par un Roumain. L’ouvrage nous propose une intrigu...

Ausführliche Beschreibung

Gespeichert in:
Bibliographische Detailangaben
Veröffentlicht in:Cahiers balkaniques (Paris) 2017
1. Verfasser: Ivanovici, Victor
Format: Artikel
Sprache:fre
Online-Zugang:Volltext
Tags: Tag hinzufügen
Keine Tags, Fügen Sie den ersten Tag hinzu!
Beschreibung
Zusammenfassung:Dans ces pages, je me propose d’analyser la nouvelle Popi (1930) de Teodor Scorţescu (1893‑1976), auteur injustement oublié dans son pays, dans le but de déceler les leçons de relativisme culturel qui se dégagent d’une histoire à sujet grec racontée par un Roumain. L’ouvrage nous propose une intrigue amoureuse se déroulant sur le fond de la grande « Discorde nationale » (Εθνικός Διχασμός), c’est-à-dire de la « haine farouche » qui, depuis la Grande Guerre, s’était emparée de la Grèce, la déchirant entre les partisans du roi Constantin et ceux du dirigeant libéral Elefthérios Venizélos. Un jeune Roumain, en voyage d’affaires dans ce pays humilié par la défaite et secoué par des convulsions révolutionnaires, observe les passions politiques effrénées de ses hôtes, d’abord avec un détachement amusé, puis en apprenant à les mettre à profit pour séduire une belle Athénienne et pour éloigner d’elle un rival fâcheux. La double posture du héros narrateur confère à la nouvelle de Scorţescu un double profil de genre. D’un côté, il s’agit d’une « étude de mœurs », susceptible d’enseigner aux Grecs les avantages à contempler les choses de chez eux avec les yeux d’autrui, et, en ce sens, qui ressemble, toutes proportions gardées, à une « lettre persane » à la Montesquieu. De l’autre côté, Popi est aussi une histoire « libertine » qui, avec un petit clin d’œil à Diderot, porte sur l’art de faire parler un « bijou » féminin trop discret.
ISSN:0290-7402
2261-4184
DOI:10.4000/ceb.9608