Bouvard et Pécuchet : la fiction des savoirs

Dans Bouvard et Pécuchet, Flaubert déconstruit discours et représentations. Il élabore une oeuvre paradoxale : la critique devient une puissance d’invention et de mise en forme, une force qui s’allie curieusement à l’imaginaire. Ainsi le roman se libère-t-il de la « colle » romanesque - sentiments,...

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Veröffentlicht in:Arts et Savoirs 2012
Hauptverfasser: Bender, Niklas, Campion, Pierre, Dord-Crouslé, Stéphanie, Lacoste, Francis, Nakajima, Taro, Pellegrini, Florence, Séginger, Gisèle, Sugaya, Norioki
Format: Artikel
Sprache:fre
Online-Zugang:Volltext
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Zusammenfassung:Dans Bouvard et Pécuchet, Flaubert déconstruit discours et représentations. Il élabore une oeuvre paradoxale : la critique devient une puissance d’invention et de mise en forme, une force qui s’allie curieusement à l’imaginaire. Ainsi le roman se libère-t-il de la « colle » romanesque - sentiments, amour, aventures, actions - qu’un Huysmans ne tardera pas à critiquer dans Là-Bas. Pourtant cette oeuvre préserve encore une part de narrativité. Écrire un roman dans lequel les événements majeurs sont des controverses, faire rire avec des théories, tel est le pari difficile de Flaubert qui réoriente le roman dans une voie bien peu balzacienne. Il n y a que des manières de voir, écrit-il en pleine période naturaliste. Avec Bouvard et Pécuchet il invente une forme nouvelle de roman philosophique qui met en question le rapport de la représentation au réel. Ce numéro aborde la fiction des savoirs à partir du texte, des manuscrits, des scénarios et des notes documentaires. Ses auteurs s’interrogent sur l’objectif de l’oeuvre, sur la puissance critique de la fiction, sur la portée philosophique d’un roman qui n’épargne pas les philosophies, sur la valeur cognitive de la fiction, sur la transformation du genre romanesque et de la conception du personnage. De la quête balzacienne de l’absolu à la revue des idées modernes, le genre romanesque connait une véritable révolution. Du réel à la bibliothèque, le centre de gravité se déplace. Roman philosophique confronté à la profusion des discours et des représentations, Bouvard et Pécuchet invente une archéologie de la modernité en farce.
ISSN:2258-093X
DOI:10.4000/aes.535