Pétitions et suppliques pendant la domination des Visconti et des Sforza au xve siècle : exception, dérogation et formes simplifiées de justice

Les suppliques adressées aux ducs de Milan au xve siècle n’avaient rien de spontané : ces textes étaient élaborés et suivaient des formulaires précis. Plus fréquemment écrits en latin qu’en langue vulgaire, les textes étaient rédigés selon des formes légales par des professionnels de l’écriture. La...

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Veröffentlicht in:L'atelier du Centre de recherches historiques 2015-07
1. Verfasser: Covini, Maria Nadia
Format: Artikel
Sprache:fre
Online-Zugang:Volltext
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Beschreibung
Zusammenfassung:Les suppliques adressées aux ducs de Milan au xve siècle n’avaient rien de spontané : ces textes étaient élaborés et suivaient des formulaires précis. Plus fréquemment écrits en latin qu’en langue vulgaire, les textes étaient rédigés selon des formes légales par des professionnels de l’écriture. La pétition était un acte imparfait et inachevé : la date et la signature étaient apposées par l’autorité et la supplique se « perfectionnait » seulement lorsqu’elle était incorporée à l’acte princier. Enfin, la supplique déroulait une séquence narrative d’événements et de faits visant à obtenir une concession. La propagande ducale soulignait l’« ouverture » à tous des audiences et des suppliques et la facilité d’accéder au prince, tandis que les requérants se présentaient d’une façon stéréotypée : ils se disaient invariablement pauvres et faibles et en appelaient à la miséricorde et à la protection du seigneur. Enfin, les suppliques et les grâces reflètent la nouveauté politique sortie de la crise des institutions communales et proposent une nouvelle image du prince. La typologie des concessions est très variée : dispenses, laissez-passer, permissions, privilèges, exemptions, licences pour utiliser la justice sommaire, pardons, grâces… À travers la réponse aux suppliques, les nouveaux seigneurs de l’Italie de la Renaissance expérimentaient de nouvelles techniques de pouvoir qui tendaient à dépasser les lois et les statuts en appelant au principe d’équité. Cette étude propose des exemples de cette forme documentaire et les procédures qui n’en dérivaient.
ISSN:1760-7914
DOI:10.4000/acrh.6548