Du complexe d'Œdipe féminin

Le complexe d'Œdipe conjugué au féminin est longtemps resté le parent pauvre de la psychanalyse contrairement à celui décrit par Freud chez le garçon. Dans une grande mesure il fut axé autour du primat du phallus. En combinant les travaux de Freud et Klein ainsi que de nombreux psychanalystes, l'auteur avance l'idée que la phase préœdipienne décrite par Freud correspond en fait au premier temps du conflit œdipien. Cette phase est centrée non pas seulement sur une problématique phallique mais sur le corps de la mère en tant que détentrice d'un point de vue fantasmatique des bébés et des pénis en son sein (complexe de féminité). Les angoisses de castration œdipiennes originelles (prégénitales) génératrices d'un surmoi précoce et féroce et donc d'une culpabilité intense sont en lien étroit avec l'objet primaire total (renvoyant aux fantasmes des parents combinés) lors de l'entrée dans la position dépressive. Celles‑ci seront progressivement transposées de manière progrédientes lors du stade phallique puis génital sur un tiers structurant bien différencié de la figure maternelle primaire. La construction œdipienne pourrait se définir en trois étapes progrédientes structurant la position dépressive : complexe de féminité (stade oro-anal), complexe de masculinité (stade phallique) et complexe de castration (décrit par Freud marquant l'accès au stade génital) entraînant la résolution du complexe d'Œdipe tant chez la fille que chez le garçon. De ces aspects théoriques, l'auteur fait le lien à partir de vignettes cliniques, entre les failles de l'élaboration de la position dépressive et les fixations œdipiennes prégénitales de l'organisation libidinale du moi que l'on retrouve de manière paradigmatique dans les organisations limites. Sont également abordées les différentes étapes de la constitution du surmoi pour mieux préciser ce que sont l'Œdipe prégénital et la spécificité de l'archaïque qui lui est associé.