Fureurs antiques, terreurs modernes
RésuméLa psychiatrie est née du désaccouplement de la folie et de la fureur. Cette lésion morbide venait de la nuit des temps, singulièrement des tragédies grecques qui font partie de la culture des stoïciens Pinel et Esquirol. Ce dernier, dans l’univers mental postrévolutionnaire définira la fureur...
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Veröffentlicht in: | L'Information psychiatrique 2017, Vol.93 (10), p.817-823 |
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1. Verfasser: | |
Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | RésuméLa psychiatrie est née du désaccouplement de la folie et de la fureur. Cette lésion morbide venait de la nuit des temps, singulièrement des tragédies grecques qui font partie de la culture des stoïciens Pinel et Esquirol. Ce dernier, dans l’univers mental postrévolutionnaire définira la fureur comme « colère du délire », fruit des passions véhémentes, objet du traitement moral et management par un établissement spécial, l’asile. Le binôme fou furieux reste sournoisement à disposition dans la conversation courante et peu à tout moment revenir sur le devant de la scène, notamment lorsque la terreur, les medias et les politiques s’en mêlent. Le « psycho » ou le « bargeot » deviennent des catégories nosographiques destinées au « public ». Le problème de la violence dans des pathologies psychiatriques complexes peut être éludé par la politique néolibérale de l’autonomie et de la responsabilité de chaque individu, qui ne reconnaît plus la différence et la maladie et s’en tient au bien-être et à la bienveillance du care , pour rejeter ce qui n’en relève pas. Pour améliorer les pratiques, il ne suffit pas d’instaurer un observatoire jupitérien, il faut redonner toute leur place aux commissions départementales des soins psychiatriques, organes de proximité, d’observation mais aussi de parole. |
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ISSN: | 0020-0204 1952-4056 |
DOI: | 10.1684/ipe.2017.1715 |