Freud face à la religion. Jouissance de l’illusion et réel du désir

A-t-on bien mesuré l’importance du « fait religieux » pour le créateur de la psychanalyse ? C’est bien elle qui donne la clé du Wunsch , motion désirante qui soutient l’illusion. Son avenir est en ce sens assuré. Freud se met bien face à la religion, du début à la fin de son trajet. Le débat étymologique entre la religion comme lien ou comme recueillement du sujet est tranché par le diagnostic freudien plaçant le religieux du côté de la « passion du père », en ses deux visages : celle qui, via le totem, dégage la dimension d’interdit et celle qui, via la fonction d’illusionnement, met au jour la détresse (Hilfslosigkeit) et le « besoin d’aide » (Hilfsbedürftigkeit). Sauf à dégager, au-delà du diagnostic sur l’opération psychique, cette « vérité historique » de la religion, effet de retour du trauma dans ce que l’on appelle « transmission ». Approche structurale d’une actualité chronique sur la forme religieuse du « malaise dans la Culture », entre barbarie et sublimation.