De l’isolement à l’accompagnement de l’expérience de la solitude dans l’alcoolisme

Dans cet article les auteurs insisteront sur les modalités de la sortie de l’isolement des sujets alcooliques afin de les soutenir dans l’expérience parlée du sentiment de solitude. L’isolement correspondrait au maintien d’une jouissance débridée inhibant la dynamique psychique et plus particulièrement la capacité du sujet à énoncer une position subjective face à l’énigme anxiogène du désir de l’Autre. Nous décrirons alors les prévalences d’identifications pathogènes, de productions quasi-délirantes ou hallucinatoires (intrus dans le corps, omniprésence psychique d’un Autre…) qui isolent l’alcoolique et le coupent du monde. Une courte séquence clinique traitera du dépassement possible de cet isolement à la condition que le sujet puisse grâce à son inscription dans le cadre thérapeutique faire avec le manque grâce à la fonction tierce incarnée par le thérapeute. Cette fonction tierce viendrait soutenir le sujet alcoolique dans une possible mise à distance de l’objet favorisant l’énonciation des expériences de solitude qui doivent accompagner l’élaboration mentale des différentes énigmes de son existence.