Les mots du sexe et leurs destins
Alors que le terme sexual semble admis comme représentant, dans toutes les langues, de l’adjectif qui se rapporte à la sexualité, le texte du fondateur de la psychanalyse offre d’autres possibilités, parfois déroutantes. Les mots dérivant de racines latines – sexual, sexuell – voisinent avec des t...
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Veröffentlicht in: | Cliniques méditerranéennes 2014, Vol.n° 90 (2), p.37-56 |
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1. Verfasser: | |
Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | Alors que le terme sexual semble admis comme représentant, dans toutes les langues, de l’adjectif qui se rapporte à la sexualité, le texte du fondateur de la psychanalyse offre d’autres possibilités, parfois déroutantes. Les mots dérivant de racines latines – sexual, sexuell – voisinent avec des termes d’origine germanique, dont le plus fréquent est Geschlecht , qui signifie genre, lignée, sexe. Adjectivé, il devient geschlechtlich, terme abondamment présent dans le texte freudien. Une question principale : comment entendre l’insertion du terme schlecht – apparemment porteur d’un interdit, puisqu’il signifie « mauvais » – dans ce qui désigne le sexuel ? Dans la rencontre clinique avec Élisabeth, la nomination, par Freud, du mouvement amoureux qu’il attribue à la patiente est reçue par elle comme accusation de Schlechtigkeit (vilenie, méchanceté). L’association entre le geschlechtlich (sexuel) et le schlecht (mauvais) est présente dans la formule par laquelle, dans une lettre à Fliess, Freud associe la psychanalyse à schlechte Behandlung (mauvais traitement). À l’inverse, l’absence de suspicion culpabilisante présente dans le terme français « puissance », suspicion qui ferait planer un risque d’érotisme, a pour conséquence de désexualiser ce terme et de le réserver à ce qui concerne le champ social ou financier. |
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ISSN: | 0762-7491 1776-2790 |
DOI: | 10.3917/cm.090.0037 |