Tracer les limites des sociétés dans une perspective transeuropéenne
Cet article se penche sur les travailleurs germano-polonais, principalement originaires des régions orientales de la Prusse, de l’Autriche-Hongrie et de l’Empire russe, dans la vallée de la Ruhr au tournant des xix e et xx e siècles. À partir de cette étude de cas, nous cherchons à faire valoir un p...
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Veröffentlicht in: | Annales : histoire, sciences sociales (French ed.) sciences sociales (French ed.), 2021, Vol.76e année (3), p.489-529 |
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Hauptverfasser: | , |
Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | Cet article se penche sur les travailleurs germano-polonais, principalement originaires des régions orientales de la Prusse, de l’Autriche-Hongrie et de l’Empire russe, dans la vallée de la Ruhr au tournant des xix e et xx e siècles. À partir de cette étude de cas, nous cherchons à faire valoir un point méthodologique plus général permettant de repenser notre conception des sociétés, en étudiant les processus par lesquels la démarcation et l’appartenance ont été produites aux niveaux local, national et transeuropéen lorsqu’un nombre croissant de personnes sont venues, restées et parfois parties de nouveau. La figure intellectuelle et sociale des « Polonais de la Ruhr » est particulièrement révélatrice en ce qu’elle met au jour des attributions spatiales concurrentes dont les significations ont changé en fonction du monde social et du contexte. L’analyse des processus de différenciation et d’évaluation imbriqués dans lesquels ces migrants étaient impliqués donne un aperçu de l’influence exercée par les acteurs régionaux à travers les pratiques administratives de catégorisation. Elle met également en évidence les différentes manières dont les nouveaux arrivants se sont représentés et ont réglementé les relations sociales. Enfin, nous discutons des conséquences de ces processus interactifs dans la classification légale et académique d’individus qui se déplaçaient au-delà de la grille de lecture de l’État-nation – et entre des espaces multiples tels que la vallée de la Ruhr et les régions polonophones. L’article montre que même à une époque où l’idéal de l’État-nation devenait prédominant dans les discours universitaires et publics en Europe, différentes constructions de l’appartenance, fondées sur l’origine, la réussite et des visions de l’humanité commune des sujets se côtoyaient dans la région de la Ruhr en tant que zone économique façonnée par les mobilités. |
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ISSN: | 0395-2649 1953-8146 |
DOI: | 10.1017/ahss.2020.127 |