Recueillir la parole des personnes suspectées d'infractions : de l'évaluation des pratiques de terrain à la validation et l'amélioration d'un protocole français d'entretien cognitif adapté aux suspects

L'entretien avec la personne suspectée est un élément clé de la procédure d'investigation judiciaire, qui a pour but de répondre à plusieurs enjeux : recueillir des informations sur l'événement, comprendre l'implication de la personne, et évaluer sa crédibilité. Toutefois, plusie...

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1. Verfasser: Noc, Mathilde
Format: Dissertation
Sprache:fre
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Beschreibung
Zusammenfassung:L'entretien avec la personne suspectée est un élément clé de la procédure d'investigation judiciaire, qui a pour but de répondre à plusieurs enjeux : recueillir des informations sur l'événement, comprendre l'implication de la personne, et évaluer sa crédibilité. Toutefois, plusieurs études à l'internationale ont permis de montrer que les pratiques professionnelles ne permettaient pas toujours de répondre à ces enjeux de manière optimale. En France, il n'existe pas d'évaluation des pratiques de terrain, en matière d'entretiens avec les suspect∙e∙s. En outre, peu d'outils sont proposés pour accompagner la pratique professionnelle, qui viseraient à : recueillir une grande quantité d'informations correctes sur les faits, n'obtenir que des aveux de personnes réellement coupables, évaluer la crédibilité des suspect∙e∙s. Dans une démarche de psychologie appliquée, l'objectif était donc triple : (i) évaluer les pratiques d'enquêteur∙ice∙s français∙e∙s en matière d'entretiens de suspect∙e∙s, (ii) enrichir et évaluer expérimentalement le bénéfice d'un outil, l'entretien cognitif pour suspect∙e∙s (ECS), (iii) proposer des pistes concernant la formation. Dans un premier temps, nous souhaitions réaliser une analyse concernant les pratiques d'entretien en place sur le terrain : quelles techniques sont utilisées par les enquêteur∙ice∙s ? Quelle est la formulation des questions posées ? Quels sont les effets de ces pratiques sur le volume d'informations recueillies et l'obtention d'aveux ? Deux études ont permis de montrer que, si les professionnel∙le∙s en France mettent en place des pratiques parfois bénéfiques, iels emploient surtout des techniques néfastes, ce qui reflète le manque de formations disponibles sur le sujet. Dans un deuxième temps, notre objectif était d'évaluer scientifiquement l'ECS (inspiré d'un protocole pour témoins au bénéfice largement éprouvé), puis de tester son utilisation par des professionnel∙le∙s. Ce protocole a vocation de permettre le recueil d'une grande quantité d'informations, et de repérer la tromperie chez les personnes malhonnêtes. Deux études, qui comparaient pour la première fois l'ECS à d'autres protocoles, ont permis de montrer que (i) l'ECS entraînait le recueil d'une plus grande quantité d'informations correctes, par rapport aux autres protocoles, sans augmenter le risque de faux-aveux chez les innocent∙e∙s ; (ii) l'ECS a été implémenté avec succès par des douaniers et douanières de la DR de Clermont-Ferrand, que nous avons formé