Le Paris Biota (Spathien, Trias inférieur) : à l'aube des faunes marines modernes?

La crise Permien/Trias (PT ; ~252 Ma) est sans aucun doute l'extinction de masse la plus sévère du Phanérozoïque avec la disparition de plus de 90 % des espèces marines, et environ 70 % des vertébrés continentaux. Cet événement a également marqué l'un des changements fauniques les plus importants du Phanérozoïque avec la transition des Faunes Evolutives Paléozoïques, aux Faunes Evolutives Modernes de Sepkoski. Cette transition n'a pas été instantanée mais plutôt progressive tout du long le Trias inférieur. Durant ce court intervalle, l'environnement resta très instable, entraînant une succession de crises biotiques de plus petite ampleur. Celles-ci sont souvent considérées comme ayant retardé la récupération biotique post-PT. La plus importante de ces crises biotiques s'est produite autour de la limite Smithian/Spathian (SS). Malheureusement, bien que le Trias inférieur soit relativement bien caractérisé environnementalement-parlant par de nombreux indicateurs biogéochimiques, ses archives fossiles sont quant à elles particulièrement pauvres, laissant encore de nombreuses questions ouvertes sur la récupération biotique post-PT. Dans un tel contexte, un assemblage fossile diversifié et complexe datant d'immédiatement après la limite SS a été récemment découvert dans le bassin ouest des États-Unis. Dénommé le Paris Biota, ses composants ouvrent une nouvelle fenêtre exceptionnelle sur les écosystèmes du Trias inférieur et sur l'essor des Faunes Evolutives Modernes. Composé de taxons Lazares aussi bien que de nouveaux taxons, jusqu’alors non répertoriés du Trias, cet assemblage reflète une communauté diversifiée et complexe peu de temps après la crise PT, et au lendemain de la crise de la limite SS. Le Paris Biota constitue également un écosystème pleinement fonctionnel et donc « rétabli », contrastant nettement avec d'autres faunes connues du Trias inférieur. Ainsi, les nombreuses nouvelles informations apportées par le Paris Biota alimentent le débat déjà très animé sur les modalités et le rythme de la récupération biotique post-PT. The Permian/Triassic boundary (PTB; ~252 Ma) crisis was undoubtedly the most severe mass extinction of the Phanerozoic, killing over 90 % of marine species, and about 70% of continental vertebrates. This event also marked one of the major faunal shifts of the Phanerozoic with the transition between Sepkoski’s Paleozoic and Modern evolutionary faunas. This transition was not instantaneous but took place at least throughout the Ear